En effet, le Brésil, en la personne de son nouveau gouverneur central, Alexandre Tombini, a décidé de prendre à bras le corps le problème de l’appréciation excessive du real brésilien face au dollar et à l’euro sur le marché du Forex. Depuis environ deux ans, Brasilia s’est attaqué systématiquement à cette appréciation, étant le premier pays au monde à décider d’imposer une taxe sur les capitaux, idée depuis largement répandue en Asie, afin de limiter la spéculation sur les devises.
Cependant, cette hausse prévisible des taux, afin de contrer l’inflation, devrait avoir pour conséquence d’accroître la spéculation sur la monnaie brésilienne. Par conséquent, les autorités monétaires ont décidé de mettre les bouchées double en autorisant le Fonds souverain créé en 2008 à réaliser des opérations sans limites sur le marché des changes à terme.
Pour la première fois, en plus, les mesures récemment prises par Brasilia ont reçu l’aval explicite du FMI, la porte-parole de l’organisation internationale jugeant en fin de semaine dernière que les mesures prises peuvent « représenter une partie appropriée du remède ». Habituellement, le FMI est pourtant assez réticent face à l’adoption de mesures visant à limiter la circulation des capitaux et à manipuler les devises. A la fin de l’été 2010, interrogés sur la hausse du real, des responsables de l’organisation avait appelé la banque centrale à mieux juger de l’inflation, considérant que les taux du Brésil étaient trop élevés, en inadéquation avec les prévisions d’inflation, ce qui accroissait l’intérêt des spéculateurs pour le real brésilien.
Au final, l’année commence plutôt bien pour le real brésilien puisqu’il accuse une chute de 1.4% face au billet vert en l’espace de seulement quelques semaines. C’est la deuxième chute la plus importante en Amérique latine, après le peso chilien, la banque centrale du Chili ayant décidé également d’intervenir massivement sur le marché du Forex au cours de cette année pour réduire la pression sur les entreprises exportatrices.