Dans un marché encore peu perturbé par les annonces, le cross majeur EURCHF, très prisé par les cambistes français, s’affichait en baisse ce matin dans les premiers échanges, du fait d’inquiétudes persistantes sur l’issue du sommet européen de dimanche, après plusieurs messages contradictoires véhiculés depuis le début de semaine, notamment à Berlin.
Scénario EURCHF du jour
Petit rappel de la séance d’hier qui avait permis à la paire de grimper de 1.2350 à 1.2474 en l’espace de seulement quelques heures du fait de rumeurs renouvelées mais non confirmées concernant un arrimage du cross par la BNS à 1.2500, un niveau qui semble tout à fait vraisemblable dans les semaines ou mois à venir, si la crise perdure. En effet, il suffit de parcourir Google pour constater que le mot “cherté” est désormais systématiquement accolé au terme “franc suisse”, ce qui montre à quel point le niveau actuel du CHF n’est pas du goût des autorités et des entreprises helvètes.
Dans l’immédiat, pas de précipitation outre-mesure ce matin. Nos analystes, prudents, n’excluent pas un nouveau mouvement haussier du cross, c’est pourquoi la bande de fluctuation de 1.2375 à 1.2475 est privilégiée. Pour l’instant, c’est plutôt la tranche basse de cette bande de fluctuation qui a cours, avec un EURCHF évoluant à 1.2391 à 10h40, heure de Paris, après une ouverture à 1.2430. Il semblerait que le mouvement haussier d’hier ne soit plus d’actualité aujourd’hui. De faibles mouvements sur la paire sont certainement probables pour cette séance, peu de gains envisageables.
Point sur les fondamentaux EURCHF
Evoquer l’EURCHF revient au final à évoquer les dernières évolutions de la crise souveraine en Europe. Nombreux sont les acteurs de premier plan, dont le président français Nicolas Sarkozy, qui ont, au cours des derniers jours, dramatisé les enjeux lié au sommet européen de dimanche prochain. Il n’est pas sûr que ce soit une excellente stratégie car, en plaçant les attentes des investisseurs très hautes, les dirigeants européens ne peuvent en aucune manière se permettre un communiqué sans profondeur et la traditionnelle photo de famille. De premières solutions concrètes à la crise, notamment concernant la capacité de prêt du FESF, sont attendues. Il reste maintenant à attendre dimanche et lundi prochains pour savoir si la stratégie suivie par la France sera payante.
Dans l’immédiat, après la France puis l’Espagne, c’est au tour de la Grèce de refaire parler d’elle. Selon plusieurs sources européennes, le FMI ne partagerait pas l’analyse de Bruxelles sur la soutenabilité de la dette grecque et souhaite absolument attendre les résultats du sommet prévu dans trois jours avant de décider, a priori début novembre, de verser la sixième tranche d’aide à Athènes. Clairement, la soutenabilité de la dette de la Grèce est une chimère avec laquelle continuent de se bercer les européens. Tant qu’ils n’auront pas compris que la Grèce est dans les faits déjà en faillite et incapable de rembourser ses créanciers, les européens se fourvoieront et la crise durera sur les marchés financiers.
Rendez-vous dimanche pour connaître la teneur et les éventuelles décisions prises par les chefs d’Etat et de gouvernement européens!