Ce fut à celle qui fera la plus forte baisse. La gagnante est la Riksbank, la banque centrale suédoise, qui a procédé à la plus forte baisse des taux consentie par un institut d’émission occidental au cours de la crise actuelle. En effet, elle a réduit son principal taux directeur, le Repo, de 175 points de base, l’établissant ainsi à 2%. Bien que les responsables de la Riksbank ont laissé entendre que ce taux devrait rester inchangé au cours de l’année prochaine, de nombreux économistes, dont Alexis Garatti de Natixis, prédisent un Repo à 1% fin 2009.
Cette semaine, la plupart des banques centrales occidentales ont mis les mains à la pâte pour sortir leurs économies respectives de la crise. Il n’est pas sûr que les baisses de taux soient suffisantes à elles seules à permettre une sortie de crise mais elles sont néanmoins inévitable.
La banque centrale australienne a ouvert le bal mardi suivit jeudi par la Banque d’Angleterre et la Banque Centrale Européenne. Les cambistes étaient dans l’attente des décisions prises à Francfort et à Londres. L’anxiété était d’ailleurs palpable en début de semaine sur le marché des changes. Les traders n’ont pas été déçus puisque leurs prévisions se sont révélées parfaitement exactes. En effet, la BCE a consenti à une baisse de 0,75 point de pourcentage de son principal taux directeur, soit la plus forte baisse de l’institut depuis sa création en 1999. De l’autre côté de la Manche, la Banque d’Angleterre a continué sa politique monétaire agressive en baissant son taux d’1%.
Toutefois, la déception s’est lue rapidement sur les visages. En effet, les investisseurs attendaient une baisse plus agressive encore de la part de la Banque d’Angleterre, baisse qui aurait pu éventuellement profiter à la livre sterling. Même avec des taux au plus bas depuis 1951, la livre sterling ne parvient pas à remonter, enregistrant un recul de près de 35% sur un an face au yen. Son rendement est tombé à son plus bas niveau depuis 1939, faisant de la livre sterling la devise la plus sinistrée par la crise financière.
Du côté de l’euro, certes l’audace de Jean Claude Trichet fut saluée par les responsables de la zone euro mais les marchés ont réagi plutôt froidement suite aux commentaires du gouverneur de la BCE. En effet, en soulignant les risques de contraction du PIB dans l’euroland en 2009, Jean Claude Trichet a apeuré les investisseurs ce qui a fait le bonheur du dollar.
En dépit d’une détérioration poursuivie du marché de l’emploi et d’inquiétudes grandissantes concernant la manière de mettre un terme à l’épisode rocambolesque autour des « Big Three » de Détroit, le dollar profite toujours amplement de son statut de valeur refuge qui ne semble pas se démentir pour l’instant.