Lorsque le dollar baisse de 1 yen, Toyota enregistre une perte d’exploitation des près de 321 millions d’euros. C’est par cette annonce ahurissante que nous commençons la semaine. Comme d’habitude, le yen continue sur sa flambée, liée au débouclage des positions de carry trade sur le marché des changes. Face à l’appréciation considérable de la devise japonaise face à toutes les autres monnaies du Forex, les analystes du marché des changes s’attendent à ce que les autorités interviennent, sachant que la Banque centrale, qui a baissé ses taux en fin d’année, ne devrait pas faire de mouvement dans ce sens.
Cette intervention publique, qui devrait passer par l’arme monétaire, étant donné que la dette publique japonaise hypothèque tout scénario de politique de relance de grande ampleur, a déjà été esquissée le 12 décembre dernier par le ministre des Finances, lorsque le dollar a approché de la barre des 90 yens. A cette époque, le ministre avait conditionné une intervention des pouvoirs publics à un accroissement de la volatilité sur les marchés.
Cependant, alors que le dollar devrait prochainement passer sous la barre de 80 yens, d’après Royal Bank of Scotland, une intervention de l’Etat se fait de plus en plus pressante car le yen fort grippe fortement les exportations japonaises.
Alors que l’Empire du Milieu s’essouffle, au moment même où il est devenu depuis le mois de septembre dernier le premier détenteur de bons du Trésor américain, un yen plus fort sur le marché des changes fait en revanche largement l’affaire des américains qui ont cruellement besoin des étrangers, notamment des japonais, pour financer leur déficit.