Toute une flopée d’indices a été oubliée ce matin au Japon. Ceux-ci portent notamment sur l’inflation, sur la production industrielle et sur l’emploi. C’est l’occasion pour nous de rappeler les enjeux de la politique monétaire entreprise au Japon. En effet, si l’on connait bien la situation européenne ou encore américaine, l’économie japonaise n’est pas confrontée aux mêmes problématiques.
Dans un premier temps, les indices parus semblent donner une image d’un Japon qui progresse dans le sens que les autorités monétaires locales souhaitent. En effet, le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, souhaite revoir apparaître de l’inflation au Japon à hauteur de 2%, notamment pour faire fondre le poids de la dette (quoique très majoritairement détenue par les résidents). Ainsi, l’IPC tokyoïte se révèle conforme aux prévisions à hauteur de 0.5%. Si le chiffre semble faible, il faut rappeler que le Japon a traversé une longue période de déflation. Quant au chômage, son taux est très faible si on le compare aux économies occidentales (3.8% au Japon).
Cependant, ces indicateurs sont à nuancer. Pour commencer, le taux de chômage au Japon n’est pas particulièrement significatif. La progression constatée (entre 3.8% aujourd’hui et 3.9% au précédent) est d’autant moins importante que l’économie japonaise repose sur la production industrielle réputée robotisée et donc peu nécessiteux en main-d’œuvre, et peu fondée sur les dépenses de la consommation.
Ensuite, le chiffre de production industrielle mensuelle est mitigé. Quoique le mois précédent, la production industrielle ait reculé de 3.1%, il était attendu pour ce mois-ci qu’elle augmente de 3.7%. Or, dans les faits, il s’avère qu’elle a bien augmenté mais que de 3.2%. La réaction sur le forex à ces annonces n’est pas flagrante face au dollar, d’une part en raison du manque d’acteur sur le marché, et d’autre part en raison de l’ambigüité de l’information. Mais c’est aussi parce que les Etats-Unis bénéficient d’une macroéconomie dynamique qui soutient globalement leur monnaie. En revanche, face à l’euro, le yen est gagnant puisqu’un euro a pu s’échanger contre 130.33 yens ce matin et ne vaut plus que 129.74 yens désormais.
Pour trader le yen, il vous faudra non pas compter sur la parution d’indices japonais qui aura également lieu cette nuit, mais davantage joueur les devises d’en-face. Par exemple, on sera en droit de s’attendre à une baisse des taux européens en septembre, ce qui ne manquerait alors pas d’entraîner la hausse du yen.