Les intervenants des marchés financiers ont très bien accueilli, en ce début d’après-midi, les chiffres du rapport sur l’emploi et le chômage aux Etats-Unis qui ont surpris plus d’un cambiste ce qui a permis à l’EURUSD de consolider son trend haussier à seulement quelques pips de 1.35.
Si, conformément au consensus, l’économie américaine a créé en novembre 120 000 emplois de plus qu’elle n’en a détruit, le taux de chômage officiel a battu les estimations, en tombant à 8.6% de la population active, soit son plus bas niveau depuis mars 2009. Les analystes anticipaient un maintien à 9%. A noter aussi que le solde des embauches apparaît en hausse de 20% sur le mois d’octobre.
Angela Merkel prône une union budgétaire avec des règles strictes
Le reste de la séance fut dominée par l’actualité européenne avec, au niveau macro-économique, la progression de 0.1% en octobre des prix à la production, contre un consensus à 0.2%. Cette nouvelle a eu peu d’impact sur les échanges matinaux, éclipsée par le discours d’Angela Merkel devant le Parlement allemand. N’évoquant pas les mesures avancées hier par son ministre des Finances, elle a affirmé que l’Europe est sur le point de mettre en place une union budgétaire, avec des règles strictes s’appliquant à l’EuroZone, ce qui impliquerait une modification des traités. Elle est également revenu sur le rôle de la BCE, s’alignant sur les propos tenus hier par Mario Draghi devant le Parlement européen. En substance, elle a récusé l’idée évoquée il y a quelques jours par le Quai d’Orsay de faire de la BCE une Fed européenne, rappelant que “la tâche de la BCE est différente de celle de la Fed américaine ou de la Banque d’Angleterre“.
L’or tient la corde à 1750 USD, signe de la méfiance des investisseurs
Ces propos, et cette bonne nouvelle sur le front américain, ont rassuré les investisseurs Forex mais il n’en demeure pas moins que, sur le moyen terme, la situation dans la zone euro est toujours aussi inquiétante. Il suffit de constater la hausse du chômage en Espagne en novembre pour s’en rendre compte, symbole de la dévastation économique de la zone euro. Meilleur exemple: l’once d’or a opéré cette semaine une belle remontée, tenant les 1750 dollars en ce début d’après-midi alors qu’il y a une semaine, l’once était sous 1690 dollars, signe que le repli sur les valeurs refuge continue, ce qu’il convient d’analyser comme une tendance de long terme sur les marchés financiers.
La Chine refuse d’aider directement la zone euro
Les solutions peinent à se mettre en place pour sortir de la crise, d’où la méfiance. Chacun y va donc de son conseil, à l’image de l’éditorialiste Ambrose-Evans Pritchard, du “The Telegraph’s” qui a émis l’idée à contre-courant de la pensée dominante de recourir à la planche à billet pour surmonter la crise souveraine européenne. Le sommet européen des 8 et 9 décembre sera donc crucial pour trouver une solution à la crise, sachant que les pays émergents sont toujours réticents à venir en aide directement à la zone euro. La Chine l’a déclaré sans ambiguité aujourd’hui par la voie de la vice-ministre des Affaires étrangères qui a affirmé “L’argument que la Chine devrait venir en sauvetage à l’Europe ne tient pas. Nous ne pouvons pas utiliser les réserves de change (…) pour venir au secours de pays étrangers.” Le fameux véhicule d’investissement du FESF est ainsi mort-né.