Les cambistes sont à l’instar de Vladimir et Estragon, ces deux vagabonds qui attendent un mystérieux homme dénommé « Godot » dans la pièce de Beckett. Cependant, contrairement à nos deux vagabonds, les cambistes n’auront pas à entendre indéfiniment puisque le glas sonne demain. En effet, les décisions tant attendues de la banque d’Angleterre et de la Banque Centrale Européenne devraient tomber demain en fin d’après midi. De toute évidence, c’est une baisse des taux qui va être annoncée. Vu la détérioration du contexte économique dans la zone euro, avec un taux de chômage record en Irlande, et un indice composite des directeurs d’achat qui a atteint un nouveau plus bas historique en novembre, la BCE est pressée d’agir de tous les côtés. De telles nouvelles ne favorisent évidemment pas la monnaie unique européenne qui s’affiche en baisse dans l’attente de l’assouplissement monétaire, après un sursaut hier.
Bien que le dollar soit sous pression aujourd’hui en raison de l’avenir incertain des trois plus grands constructeurs automobiles américains, la décision de jeudi devrait de toute évidence renforcer le statut de valeur refuge de la devise américaine. Hier, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a fait savoir qu’il était totalement inacceptable qu’un des « Big Three » puisse faire faillite. Ainsi, un plan d’aide idoine devrait être adopté prochainement en échange d’une restructuration en profondeur de General Motors, Chrysler et Ford.
Enfin, les spéculations vont bon train dans les milieux financiers quant à une nouvelle demande de déblocage de fonds par Henry Paulson au Congrès. C’est en tout cas l’interrogation qu’a relayé le Wall Street Journal aujourd’hui faisant valoir que les établissements déjà renfloués pourraient nécessiter de nouveaux apports de fonds d’après la Cour des Comptes.