Après avoir annoncé, à tort, et alors que tous les analystes réfutaient une telle hypothèse, que les Etats-Unis étaient déjà entrés en récession, l’ancien président de la Réserve Fédérale, Alan Greenspan, s’est encore fait l’annonciateur de mauvaises nouvelles dans les colonnes du Financial Times. En effet, il prédit que les craintes de faillites concernant les banques et les autres institutions financières ne sont pas encore, à l’heure actuelle, dissipées ce qui pourrait nécessiter de nouvelles interventions gouvernementales à l’image du sauvetage de Bear Stearns par la Fed et de Northen Rock outre-manche. Pour une fois cependant, Alan Greenspan ne prend pas trop de risques.
Une telle prédiction n’a eu étrangement aucun impact sur le marché des changes ce qui pourrait laisser penser que l’ancien président de la Fed, autrefois tant respecté, s’est quelque peu discrédité récemment sous l’effet de la crise des subprimes et de son implication dans celle-ci.
Surtout, il est probable que ses propos furent éclipsés par le statu quo largement attendu de la Réserve Fédérale. Le communiqué de la Fed fut très intéressant et largement décrypté par les acteurs du marché des changes car, outre qu’il fut très équilibré afin de donner des gages aux membres du comité de politique monétaire favorables à une hausse, il a laissé entrevoir la persistance du statut quo jusqu’à octobre au moins, en raison du ralentissement de la croissance et du rebond de l’inflation. Toutefois, contrairement au mois précédent, le communiqué de la Réserve Fédérale ne fait plus référence à une diminution des risques pesant sur la croissance ce qui fut interprété en filigrane comme l’annonce d’une prochaine hausse des taux en automne.
Poussé par la baisse des prix du baril de pétrole, le dollar a largement conservé ses gains hier sur le marché des changes et reste relativement stable en ce mercredi matin face à la monnaie unique européenne alors que la réunion de la Banque Centrale Européenne est largement attendue jeudi.