La semaine qui vient de s’écouler sur le marché des changes fut marquée par une forte volatilité de la plupart des monnaies. Peu d’indicateurs macroéconomiques étaient attendus cette semaine mais de nombreux évènements économiques, à commencer par la réunion du Comité de Politique Monétaire de la Fed et le sommet du G20, sont venus ponctuer l’actualité, influant sur le cours des principales devises.
Globalement, les déclarations de la Fed et du G20 ont permis au billet vert de regagner un peu du terrain perdu lors des dernières semaines, notamment face à l’euro. Le retour de l’aversion pour le risque et le soutien affiché par Washington à une politique du dollar fort et stable ont ainsi limité les dégâts pour le dollar. Tout au long de la semaine, la paire EUR/USD a oscillé entre 1,47 et 1,48 dollar sur le marché des changes. Cependant, la paire a fini la semaine en dessous de la barre de 1,47 dollar en raison de la baisse inattendue des ventes de logements anciens outre-Atlantique le mois dernier. La baisse du coût des matières premières mais aussi du pétrole et de l’once d’or, qui est passé en dessous du seuil psychologique de 1000 dollars, ont aussi contribué au rebond de la devise américaine sur le forex.
La réunion de la Fed fut le fait marquant de la semaine. Evidemment, la banque centrale américaine a maintenu ses taux inchangés. Contrairement à la banque de réserve australienne, la Fed n’envisage pas dans l’immédiat de remonter ses taux d’intérêt. En revanche, elle devrait mettre un terme progressif à ses apports en liquidités afin de faciliter l’accès au crédit. Une telle annonce fut appréhendée de diverses manières, certaines s’en inquiétant, d’autres y voyant un signe d’amélioration et de stabilisation des marchés financiers.
La réunion du G20, bien qu’elle ne devait pas officiellement évoquer l’affaiblissement du dollar sur le marché des changes, fut l’occasion pour les responsables américains mais aussi chinois de rappeler la nécessité d’un dollar fort et stable, capable de constituer une monnaie de réserve crédible pour les investisseurs.
A l’occasion du G20, le ministre des finances japonais s’est également entrenu avec Tim Geithner, le secrétaire au Trésor américain, afin de discuter de l’appréciation du yen. Rappelant les propos qu’il a tenu il y a quinze jours, le ministre des finances japonais a refusé une dévaluation intentionnelle du yen afin de doper les exportations mais s’est également inquiété d’une surévaluation de la devise nippone. Le retour de l’aversion pour le risque cette semaine a évidemment porté le yen qui a notamment gagné plus de 200 pips face au dollar.
Enfin, la livre sterling a poursuivi cette semaine sa descente aux enfers, atteignant des plus bas face aux principales devises. Face au yen, la livre sterling a cédé près de 600 pips cette semaine et plus de 500 face au dollar depuis mercredi. Face aux dollars des antipodes, la monnaie britannique a atteint des plus bas depuis des dizaines d’années. La devise de Sa Majesté a dégringolé cette semaine suite aux propos de Mervyn King. Ce dernier a en effet déclaré que la chute du taux de la change de la livre sterling serait bénéfique à la relance de l’activité économique outre-Manche. Afin de remédier à cette situation inquiétante, le quotidient « The Telegraph » a annoncé qu’un sommet de crise pourrait se tenir la semaine prochaine afin d’évoquer la forte dévaluation de la livre sterling depuis quelques mois.