Dans un entretien à Reuters Financial Television, le milliardaire et investisseur américain George Soros, qui est notamment actif par le biais de ses think tanks en Europe de l’Est et en Birmanie, s’est prononcé sur la situation économique aux Etats-Unis et notamment sur la proposition chinoise de substituer les Droits de Tirage Spéciaux au dollar en tant que nouvelle monnaie de réserve mondiale.
Soulignant que l’environnement économique outre atlantique devrait continuer à se dégrader dans les mois qui viennent, les derniers du chômage corroborant de tels propos, George Soros a souligné que le système bancaire américain devrait mettre un certain temps avant de se relever étant donné qu’il est, selon lui, « fondamentalement insolvable » à l’heure actuelle.
Par ailleurs, George Soros anticipe, à l’instar du Fonds Monétaire Internationale, une reprise de l’économie mondiale en 2010. Comme la plupart des experts, il souligne que cette reprise devrait d’abord avoir lieu d’ici à la fin de l’année en Chine puis se propager au reste du monde.
Surtout, quelques jours après le sommet du G20 au cours duquel la question du dollar en tant que monnaie de réserve internationale n’a pas été officiellement soulevée, George Soros s’est félicité de la proposition chinoise, soutenue par la Russie et les pays émergents, de mettre en place une nouvelle monnaie de réserve internationale, qui pourrait être éventuellement les DTS du FMI. Selon Soros, « à long terme, avoir une unité internationale de compte autre que le dollar pourrait être un avantage ».
Enfin, alors qu’un rapport confidentiel du FMI a été révelé hier par le Financial Times, George Soros s’est félicité, à l’inverse d’une majorité des experts américains, de la résistance de l’euro à la crise, soulignant que l’euro a offert « un avantage colossal » aux pays qui l’utilisent, rejetant par la même l’hypothèse d’une sortie d’un pays membre de la zone euro en raison de la politique monétaire suivie par la Banque Centrale Européenne. Citant les Etats Baltes ou encore l’Ukraine, qui sont dans des situations économiques dangereuses, il s’est félicité du soutien plus constructif apporté par l’Allemagne, première économie de la zone euro, tout en ne se prononçant pas sur la question de l’adoption de la monnaie unique européenne par les pays d’Europe de l’Est, comme le suggérait le rapport confidentiel du Financial Times.