Comme nous l’annoncions la semaine dernière, la Banque de réserve australienne a décidé de relever son principal taux d’intérêt de 25 points de base, à 3,25%. Depuis l’éclatement de la crise économique, l’Australie est le premier pays à avoir décidé de relever ses taux. Selon les analystes du marché des changes, la Norvège devrait faire de même lors de la prochaine réunion de la banque centrale. A l’inverse, la zone euro et les Etats-Unis devraient conserver encore pendant plusieurs mois les taux actuels. Le président de la Réserve Fédérale de New York, William Dudley, a estimé qu’en raison du niveau de l’inflation, les taux devraient rester relativement bas pendant encore plusieurs mois outre-Atlantique.
Une telle perspective a évidemment pesé sur le taux de change du dollar. Mais pas seulement. En effet, des rumeurs de négociations secrètes sur le prix du pétrole ont contribué à la baisse du billet vert. Un article de la presse britannique a affirmé que les principaux pays du Golfe auraient entamé des négociations avec plusieurs pays, dont le Brésil, le Japon, la Russie et la Chine afin d’aboutir à une convertir du prix du pétrole en d’autres devises que le dollar. A l’heure actuelle, les prix du pétrole sont fixés en dollar mais les pays du Golfe souhaiteraient qu’ils soient fixés en euro, or, yuan ou yen.
Ce projet est loin d’être nouveau puisque les pays du Golfe qui sont dépendants économiquement des prix du baril de pétrole ont à plusieurs reprises fait savoir que la dépréciation accentuée du dollar depuis le début de la crise pèse sur leurs économies. Ils ont apparemment trouvé un point d’accord avec des pays, comme la Chine et la Russie, qui réclament une diversification des devises de réserve internationale. Pour l’instant, nul ne sait encore si ce projet a des chances d’aboutir mais il joue en tout cas en défaveur du billet vert.