Les indicateurs macroéconomiques chinois ont été excellents ces derniers temps pour deux raisons principales.
D’abord, seule la Chine, au niveau des pays émergents, semble actuellement en mesure de tirer son épingle du jeu. Par ailleurs, au cours des derniers mois, beaucoup d’analystes ont évoqué la forte probabilité d’un atterrissage catastrophe de l’économie chinoise, ce qui semble, au regard des derniers chiffres, improbable.
Il n’en demeure pas moins, et ce point fait accord au niveau des économistes, que la Chine doit absolument chercher à développer un modèle de croissance beaucoup plus équilibré. Les autorités chinoises en ont d’ailleurs pleinement conscience et s’inspirent de la méthode des petits pas pour justement y parvenir. Les surcapacités manifestes de la Chine, notamment en termes d’investissement, ont abouti à des externalités négatives criantes avec l’accumulation d’infrastructures non utilisées ou encore la baisse importante des profits des producteurs. On a aussi remarqué que de plus en plus d’investissements aboutissent dans le shadow banking par le biais des outils de gestion de fortune, conduisant à une situation à maints égards inquiétantes pour le niveau du crédit. Certains en viennent même à évoquer la possibilité d’un credit crunch, sans justification réelle pour le terrain…pour le moment.
Les récents indicateurs chinois ont été très encourageants pour les cambistes mais des questions subsistent quant à la répartition des investissements, comme en témoigne la croissance industrielle. Elle a atteint en août 10.4% sur un an, mais essentiellement du fait d’investissements en forte progression dans le domaine des infrastructures levant des interrogations importantes au sujet de la soutenabilité d’une telle stratégie sur le long terme.
Il parait indéniable que la reprise économique chinoise est en bonne voie mais la nécessité de rééquilibrage du modèle de croissance demeure en suspens, ce qui pourrait produire, à terme, sans action plus efficace, un atterrissage difficile pour le géant asiatique. Canaliser l’épargne et l’argent public vers de réels investissements productifs tout en permettant l’amélioration constante du niveau de vie sont les deux principaux challenges de l’équipe au pouvoir à Pékin. Le tout, en évitant un remue-ménage politique présenté comme dangereux pour le modèle chinois.