Plusieurs facteurs peuvent expliquer la hausse récente de l’euro. Tout d’abord, le point de départ du rebond de l’euro peut être défini à partir des dernières émissions obligataires de l’Italie, du Portugal et de l’Espagne qui ont trouvé preneur pour la totalité des montants demandés ; ce qui a permis une détente sur les taux obligataires de ces pays et donc une reprise de l’euro. Ensuite, on peut considérer que le rebond des marchés actions a été un élément qui a nettement renforcé l’euro dans une optique d’appétit pour le risque. Enfin, on a eu écho de plusieurs articles et déclarations qui avancent qu’une légère hausse des taux de la BCE d’un quart de point ne serait pas impossible dans un futur proche.
2. Selon Saxo Banque, à quel niveau pourrait être l’EUR/USD dans trois mois?
3. Peut-on craindre un rebond de la crise obligataire aux Etats-Unis comme l’a laissé entendre Alan Greenspan et l’article “Les Etats-Unis peuvent-ils faire faillite?” publié sur forex.fr? Quel serait l’impact d’une telle crise sur le marché des changes?
Si l’ancien chef de la Fed se permet d’avancer de telles idées c’est qu’il parle en connaissance de cause et que le niveau de la dette américaine a atteint un niveau tellement important qu’une crise obligataire n’est pas improbable dans les mois à venir aux Etats-Unis, à l’image de ce qu’on a connu fin 2010 sur les pays périphériques de la zone euro. L’impact sur le dollar serait bien sûr immédiat (forte chute à prévoir). Mais si crise il y a, celle-ci sera limitée dans le temps : les Etats-Unis pourront trouver le soutien de grandes puissances comme la Chine. De plus, un retour rapide d’une croissance durable aux US remettrait en cause les propos de Greenspan.
4. Au niveau européen, quelles sont les devises qui représentent les plus grandes opportunités de gains pour les traders? Les devises scandinaves (NOK et SEK) sont-elles intéressantes à trader face à l’euro en ce moment?
Classiquement, on pourra commencer à se replacer sur une devise forte historiquement comme la livre sterling qui pourrait retrouver des couleurs après avoir fortement corrigé, si les mesures d’austérité mises en place par le gouvernement fonctionnent bien. Par ailleurs, si la croissance reprend le dessus en 2011, l’appétit pour le risque pourrait favoriser les devises de rendement avec des taux d’intérêt élevés, notamment pour les stratégies de carry trade. On pense à des devises comme le forint hongrois, le zloty polonais ou encore la lire turque. Les devises scandinaves sont à suivre : la couronne suédoise a connu une belle année 2010, on pourrait d’ailleurs l’acheter contre le NOK car la croissance norvégienne reste, pour sa part, anémique. Ce serait d’ailleurs une stratégie assez défensive puisqu’on serait long et court sur deux devises d’une même zone géographique.
5. Quelle sera, selon Saxo Banque, la situation du real brésilien en 2011? Peut-on espérer que les multiples mesures prises au cours des derniers mois par la banque centrale porteront leurs fruits?
Le real brésilien devrait poursuivre son appréciation en 2011. A ce jour les mesures prises par le Brésil ont été inefficaces. Bien que le ministre des finances brésilien soit monté au créneau pour avancer que son pays disposait d’autres armes pour intervenir sur le marché des changes, il semble que toute action n’aura qu’un effet à court terme et ne pourra que ralentir la forte demande des cambistes pour le real. On pourrait ainsi assister au même scénario que celui qu’a connu la Suisse en 2010 qui a tenté à plusieurs reprises d’intervenir sur le forex, en vain, et qui a finalement abdiqué laissant filer le CHF sur des records historiques.