Les acteurs du marché des changes attendent au tour le Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne qui doit annoncer dans l’après midi une éventuelle baisse des taux. Depuis quelques jours, la BCE est sous pression, avec l’accumulation des chiffres rappelant que la zone euro est belle et bien entrée en récession. Les chiffres sont tellement évocateurs que même les responsables politiques de la zone euro ne poussent pas l’institut d’émission à baisser ses taux, considérant que la BCE n’a pas d’autres solutions.
En effet, en se penchant un peu sur les chiffres, ils sont très explicites : l’activité économique de l’Allemagne au dernier trimestre s’est fortement contractée, entre – 1,5 et – 2% et pour la première fois, les allemands ont dû céder leur titre de troisième économie mondiale à la Chine. Dans le même temps, autre fait inédit, c’est la première qu’un pays de l’euroland, en l’occurrence la Grèce, a vu sa note dégradée par l’agence de notation Standard and Poor’s. Sachant que l’OCDE ne prévoit pas un rebond économique avant 2010, il semblerait que Jean Claude Trichet n’ait plus qu’à annoncer une forte baisse des taux. Du moins, c’est ce qu’attendent les investisseurs.
D’ici là, l’euro ne cache pas sa déprime sur le marché des changes, cédant encore le pas face au dollar. Outre l’euro, le rouble a plongé à l’ouverture des échanges face à la devise américaine, franchissant son précédent record historique qui datait de janvier 2003.