Alors que l’Europe a tenté en vain de mettre en place sa propre agence de notation financière en 2010, la Chine l’a fait avec la création d’une petite agence, Dagong, qui tire son épingle du jeu dans un marché oligopolistique en se différenciant dans son approche et sa notation des trois grandes.
Dagong tente ainsi d’incarner l’alternative dans l’industrie de la notation en surpondérant des critères qui avantagent automatiquement les pays émergents, comme la croissance économique ou encore les réserves de devises. Bien que son influence soit limitée à l’Asie et que le refus de la SEC de lui accorder une accréditation aient limité la crédibilité de l’agence, Dagong peut se vanter d’avoir vu juste sur la crise souveraine.
En effet, les récents développements en Europe et aux Etats-Unis semblent presque justifier les notations de Dagong ce qui fait d’ailleurs dire à Patrick Artus que l’agence chinoise reflète désormais le mieux la réalité.
Bien que Dagong ne semble pas, pour l’instant, en mesure de concurrencer réellement les trois grandes, la présence de cet acteur venu de Chine souligne la nécessité de réformer l’industrie de la notation en accroissant le nombre des acteurs et en changeant les critères d’appréciation qui influent sur les « ratings ». Pour les nouveaux venus, deux stratégies sont possibles: soit se différencier à l’instar de Dagong, soit se spécialiser dans une niche sectorielle ou géographique.
Entre-temps, l’Europe unie affiche son impuissance à contrer les trois grandes.