La Banque Centrale Européenne a, comme prévu, abaissé aujourd’hui son principal taux directeur à 1,5%. Cette décision rendue par le Conseil des gouverneurs n’a aucunement constitué une surprise pour le marché des changes qui avait déjà intégré ce matin cette baisse, faisant ainsi chuter la monnaie unique européenne face à la devise américaine.
Les acteurs du marché des changes craignent que la Banque Centrale Européenne ne s’accommode des risques qui pèsent sur la croissance en refusant, à l’instar de la Réserve Fédérale, d’envisager des mesures alternatives d’assouplissement quantitatif. En fait, les cambistes attendent des dirigeants européens des mesures un peu plus agressives, qui seraient à même de convaincre les investisseurs de la capacité de la zone euro à surmonter la crise alors que les commentaires se font de plus en plus pessimistes. Hier encore, l’ancien premier ministre français, Laurent Fabius, soulignait qu’il n’y aurait probablement pas d’amélioration de la situation économique française avant 2010.
Un activisme à la hauteur des efforts déployés par l’administration Obama pourrait en revanche convaincre les investisseurs du marché des changes qui sont à la recherche désespérée d’une direction à donner au marché. En effet, de manière générale, les gains accumulées par une devise lors d’une séance sont souvent annulés lors de la séance suivante.
La Banque d’Angleterre, qui est plus prompte que son homologue de la zone euro à miser sur les taux zéro, s’achemine vers un tel niveau en décidant aujourd’hui d’une baisse d’un demi point de pourcentage de son principal taux directeur.
Enfin, à titre d’information, les cambistes pourront aujourd’hui garder un oeil sur la Chine au moment où a lieu l’ouverture de la session annuelle du parlement. A cette occasion, le premier ministre chinois a réitéré sa volonté de garder le yuan à un niveau stable cette année et a confirmé le plan de relance de 4000 milliards de yuans annoncé il y a quelques mois, sans confirmer les rumeurs évoquant un second plan de relance.