Aujourd’hui, la livre sterling s’affiche en léger recul face au dollar et à l’euro, sous l’effet des chiffres du chômage et de prises de bénéfice. Pour autant, la livre sterling confirme depuis plusieurs semaines, notamment à la faveur du goût pour le risque des investisseurs, son grand retour sur le marché des changes. Sa descente aux enfers en fin d’année dernière ne semble plus être qu’un mauvais souvenir. Après avoir frôlé la parité avec la monnaie unique européenne et avoir enfoncé le seuil de 1,45 dollar pour la première fois en l’espace de six ans, la devise britannique prend sa revanche, regagnant notamment 16% face à l’euro.
Pourtant, une telle reprise semble digne du miracle. En effet, la crise économique qui sévit outre manche est l’une des plus graves en Europe et les déboires du gouvernement de Gordon Brown ne sont pas en mesure de rassurer les investisseurs. D’ailleurs, des rumeurs de démission du Premier ministre avaient fait chuter momentanément la livre sterling il y a quelque temps.
En fait, le rebond de la livre sterling face aux autres monnaies du marché des changes s’explique en partie par l’action de la vénérable institution de Threadneedle Street. En effet, la Banque d’Angleterre s’est lancée en même temps que la Réserve Fédérale dans une politique d’assouplissement quantitatif qui semble porter ses fruits et donne surtout des gages de reprise aux investisseurs.
Si de nouveaux signes viennent confirmer que l’économie britannique est sur la bonne voie, la Banque d’Angleterre pourrait faire preuve dans les mois qui viennent de sa légendaire réactivité et relever progressivement ses taux. En effet, traditionnellement, les taux pratiqués outre manche sont supérieurs à ceux de la Banque Centrale Européenne, sauf cette année où ils sont actuellement inférieurs de moitié.