Une nouvelle fois, la livre sterling a trébuché face à la monnaie unique européenne hier, atteignant un plus bas historique, et semble s’enfermer dans un cycle de baisse face au dollar. La situation économique outre manche a de quoi, en effet, inquiéter les cambistes, qui ne peuvent qu’être pessimistes après les annonces de la Banque d’Angleterre. Cette dernière a confirmé la récession du Royaume Uni et estimé que la baisse du PIB devrait s’élever à 2% l’an prochain, estimation qui devrait être confirmée par le chancelier Alistair Darling dans quelques semaines.
La monnaie unique européenne s’inscrit également en baisse face au dollar aujourd’hui, après l’annonce par Berlin de deux trimestres consécutifs de recul du PIB allemand. Le discours de Jean Claude Trichet, attendu cet après midi, devrait de toute évidence accentuer cette baisse et encourager les acteurs du marché des changes à vendre de l’euro dans la perspective d’une nouvelle baisse des taux de la BCE.
En fait, les marchés restent encore très tendues, ce qui explique notamment la forte hausse hier du yen face à la devise américaine, après la conférence de presse d’Henry Paulson durant laquelle il a annoncé qu’il renonce à racheter les actifs invendables des banques américaines.
L’avenir incertain de General Motors, le retard pris dans la mise en œuvre du plan de sauvetage islandais ou encore la chute du rouble devraient accentuer les tensions déjà perceptibles sur le marché des changes ces derniers jours et notamment toucher les devises sensibles à la prise de risque, comme le couple euro-yen ou dollar australien-franc suisse, qui sont pourtant à des plus bas depuis des décennies.
Enfin, les cambistes suivront avec impatience la réunion du G20 prévue dans deux jours qui, en dépit de l’absence de Barack Obama, devrait être d’importance. Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy a d’ors et déjà affirmé qu’il compte plaider pour mettre un terme au monopole du dollar comme monnaie d’échange, ce qui va être plutôt difficile à faire accepter car, en dépit des difficultés de l’économie américaine, les transactions sont toujours massivement effectuées en dollar américain, du fait de la confiance persistante dans l’économie américaine.