Les semaines passent mais se ressemblent étrangement sur le marché des devises.
Durant la majeure partie de la semaine, les investisseurs ont de nouveau regardé du côté de la Grèce et de l’Espagne, deux pays qui sont facteurs d’inquiétudes et aussi de beaucoup de frustrations. Il y a environ une semaine, le gouvernement grec avait annoncé être parvenu à un accord avec ses créanciers pour débloquer la prochaine tranche d’aide. Cependant, la Commission Européenne et le Fonds Monétaire International ont démenti depuis par deux fois un tel accord. La présentation du budget pour 2013 soulève beaucoup de questions sur la capacité du pays de sortir du cercle vicieux dans lequel il s’enfonce chaque jour un peu plus. Pour l’instant, une nouvelle restructuration de la dette est refusée par l’Allemagne mais cette option pourrait être de plus en plus probable l’année prochaine. D’ici là, officiellement, un accord doit être trouvé avant le 11 novembre.
L’Espagne, qui connait une situation économique désastreuse comme l’ont montré les chiffres du chômage et des ventes au détail, a une nouvelle fois refusé de demander l’aide européenne. A l’issue d’une rencontre avec son homologue italien en début de semaine, Mariano Rajoy a écarté cette possibilité bien que les taux de rendement du pays commencent à remonter.
Outre-Atlantique, en dépit du désastre engendré par l’ouragan Sandy qui soulève notamment des questions sur le coût de la reconstruction, les bons indicateurs ont défilé toute la semaine. L’indice PMI manufacturier est remonté à 51.7 tandis que les revendications chômage ont atteint seulement 363 000 et que les créations d’emplois en octobre sont montées à 171 000 ce qui est plus que le consensus. Maintenant, les américains regardent du côté de la présidentielle qui constitue un enjeu crucial étant donné que la victoire de Mitt Romney pourrait marquer, à moyen terme, un changement de politique monétaire de la part de la Réserve Fédérale. Le candidat républicain n’a pas caché son souhait de remplacer en cas de victoire Ben Bernanke par un dirigeant plus en accord avec ses propres idées.
Analyse technique
EURUSD: Sur les cinq derniers jours, l’EURUSD est en négatif avec une régression de 0.58%. La paire a dépassé mercredi le niveau de 1.30 mais sans parvenir à s’ancrer durablement au-dessus de ce seuil psychologique clé. La situation financière, économique et budgétaire de la zone euro soulève de nombreuses inquiétudes ce qui devrait à moyen terme être défavorable à l’euro, surtout en comparaison avec les chiffres américains qui confirment la reprise outre-Atlantique. Le plus bas en hebdomadaire atteint par la paire a été à 1.2847. L’euro se rapproche dangereusement de supports majeurs qui, cassés, pourraient enclencher un réel cycle baissier.
USDJPY: La paire est en positif sur la semaine avec une hausse de 1.16%. Cela s’explique principalement par les bons résultats américains, notamment sur le terrain de l’emploi. Une seule journée en négatif pour la paire, celle de mardi, suite à la déception des investisseurs concernant l’extension du programme de rachats d’actifs de la part de la Banque du Japon. Cela avait alors favorisé le yen. La barre des 80 yens ayant été franchi, on s’oriente désormais vers une probable poursuite de la hausse à moyen terme.
EURGBP: Sur cinq jours, la paire est dans la rouge avec une chute de 0.14% ce qui n’est toutefois pas énorme surtout lorsqu’on sait la situation économique de la zone euro. La devise européenne a pâti toute la semaine des remous concernant la situation de la Grèce et de l’Espagne et aussi d’indicateurs macroéconomiques plutôt mauvais dans l’ensemble, comme le PMI manufacturier de la zone euro ou encore les chiffres du chômage. De son côté, la livre sterling profite de la sortie de la récession du Royaume-Uni mais les incertitudes sont toujours présentes ce qui limite le potentiel de hausse de la devise britannique. On constate que le niveau de 0.80 a servi de pivot pendant toute la semaine de trading.