L’idée de taxer les dépôts bancaires a provoqué, lorsqu’elle fut évoquée pour la première fois par la troïka dans le cas de Chypre, une levée de boucliers. Beaucoup ont en effet mis en avant que jusqu’à présent, dans les crises bancaires, les gouvernements et autorités de régulation se sont efforcés toujours de protéger les dépôts des clients. Bien que l’idée se soit finalement imposée à Chypre, sous la pression internationale, il est assez surprenant de constater que la Nouvelle-Zélande pourrait à son tour envisager une mesure similaire.
Le pays n’a évidemment rien à voir avec Chypre: son système financier est parmi les plus stables au monde et sa politique fiscale n’est en rien proche de celle des paradis fiscaux. La Nouvelle-Zélande, qui a toujours eu pour ambition de garantir la stabilité de son économie, a décidé, dans la foulée de la crise financière et bancaire internationale, de revoir son dispositif de crise. L’Open Bank Resolution, dont le principal objectif est de déterminer comment faire face à l’insolvabilité d’une institution financière, pourrait imposer que les déposants supportent une partie du coût du sauvetage éventuel des banques.
Dans le même temps, les autorités du pays ont aussi renforcé leur contrôle sur les institutions financières puisque l’Autorité Financière des Marchés oblige désormais toutes les firmes ayant une licence en Nouvelle-Zélande à posséder un bureau physique dans le pays. Dans le cas contraire, la licence leur sera retirée, et cela concerne évidemment directement les brokers forex.
Le renforcement de la supervision du secteur financier néo-zélandais pourrait avoir un impact substantiel sur l’industrie forex. Jusqu’à présent, la Nouvelle-Zélande est présentée comme un pays sûr pour les brokers qui permet d’avoir accès aux marchés financiers de la région Asie-Pacifique afin de profiter des opportunités notamment en Chine. De plus, une régulation financière plus souple qu’en Europe et aux Etats-Unis a bien souvent favorisé l’implantation des courtiers forex à Auckland.
Avec le renforcement prévisible de la réglementation via l’imposition d’une taxe sur les dépôts en cas de sauvetage des banques et l’obligation des brokers de posséder des locaux dans le pays, plusieurs brokers pourraient être incités à quitter la Nouvelle-Zélande afin de s’installer dans des pays plus souples en termes de supervision financière.
Il est évidemment encore difficile de savoir l’impact de ces nouvelles mesures sur l’industrie du forex, tout comme il est compliqué d’avoir une idée précise du nombre de brokers implantés à Chypre qui envisagent de quitter l’île. Dans tous les cas, cette nouvelle régulation passée jusqu’à présent inaperçue devrait significativement influencer l’industrie du forex, positivement ou négativement.