Les éléments Forex clés
• La crise européenne affecte le Japon
• L’Europe toujours divisée au sujet des Euro-obligations
• Aux Etats Unis, les banques anticipent la fin de la monnaie unique
Les chiffres publiés ce lundi montrent que l’économie japonaise a crû de 0.3% entre avril et juin, moitié moins que prévu. Les économistes s’attendaient à ce que la croissance du Japon atteigne 0.6% au deuxième trimestre, après la vive progression de 1.6% sur les trois premiers mois de l’année.
Initialement portée par une forte hausse de la consommation privée, la reprise économique nippone est affectée par le ralentissement de l’activité en Europe: les exportations, élément essentiel de la croissance japonaise, ont coûté un point de pourcentage au produit intérieur brut du deuxième trimestre.
Le yen s’est ainsi déprécié face à l’euro au cours de la nuit, la paire EURJPY qui s’appui sur un support à 96 yens devrait atteindre les 96.5 à la mi journée.
Après une forte chute vendredi après midi, la paire USDJPY a repris ce matin une tendance ascendante à cause des mauvais indicateurs japonais. Le dollar devrait ainsi franchir le seuil des 78.4 yens voire s’attaquer à la résistance des 78.6.
Sur un Forex aux volumes très limités, la paire EURUSD connaissait vendredi des fluctuations erratiques. Après une salve d’indicateurs économiques jugés décevants dans plusieurs pays la semaine dernière (en particulier en Chine vendredi), les cambistes se sont lancés dans un rallye boursier en guettant tout signe d’intervention des banques centrales.
A ce propos, les cambistes seront attentifs à la publication des chiffres du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro demain.
Le consensus des économistes estime ainsi que la BCE devrait faire plus d’assouplissement monétaire. La monnaie unique devrait ainsi continuer à s’affaiblir face au dollar et osciller entre l’actuel support de 1.2275 et 1.2250 à moyen terme.
En Europe, alors que les gouvernements se déchirent au sujet des euro-obligations, la réalité économique n’attend pas un accord ; entreprises et banques avancent.
D’un coté le secrétaire général de l’OCDE et l’ex ministre des Finances allemand (probable adversaire de Mme. Merkel en 2013) se disent favorable au rachat par la Banque centrale européenne d’obligations souveraines espagnoles et italiennes pour faire baisser leurs coûts d’emprunt, de l’autre le Premier ministre Finlandais rejete fermement cette option, soulignant que les achats de dette menés par la BCE dans le passé se sont révélés n’être que des remèdes de court terme.
En face de cet imbroglio politique, les grandes capitalisations boursières commencent à se couvrir contre une fin possible de la monnaie unique. Alors que l’indice de confiance du climat des affaires est au plus bas, les grands groupes craignent une rupture de la zone euro et transfèrent des milliards d’euros vers les Etats-Unis. Le 6 juillet, la compagnie pétrolière néerlandaise Shell a par exemple annoncé le transfert de 15 milliards d’euros, soit la majorité de ses réserves.
Ainsi, entre décembre 2011 et mai 2012, les investisseurs américains ont rapatrié d’Europe près de 50 milliards de dollars suivant les directives des banques de Wall Street. Celle- ci conseillent de plus en plus aux entreprises de se préparer à une rupture de la zone euro, notamment en utilisant des couvertures comme les CDS.
Les banques américaines ont réduit leur exposition nette aux troubles des pays de la zone euro en œuvrant pour s’assurer que si un pays quittait la zone euro, elles n’auraient pas à recevoir des paiements en drachme ou peseta dévaluée.
Ces spéculations prouvent l’urgence de la situation en Europe. Les gouvernements feraient bien de se rappeler que ce sont bien les entreprises qui ont en main les cartes du jeu économique et que la seule volonté, sans la mise en application ni signature d’accords, ne suffira pas à sauver le Vieux-Continent.