• La déclaration de Mario Draghi fait bondir l’euro
• Publication du PIB américain du deuxième trismestre
• Quelles solutions pour sauver l’Europe?
Les marchés européens bondissaient hier suite à la déclaration aussi choc qu’inattendue de Mario Draghi, hier à Londres.
La paire EURJPY s’envolait ainsi de +1.4% en une heure, repassant durablement au dessus de la barre de 96 yens pour un euro. Cette envolée d’optimisme ne devrait cependant pas durer trop longtemps et la devise européenne se stabilisera vraisemblablement à 95.5 yens.
La monnaie unique connaissait dans le même temps une appréciation semblable face au dollar, de près de 1.3%, allant même jusqu’à franchir 1.23 dollar pour un euro. La paire se stabilisait à 1.2280 au cours de la nuit.
Les cambistes seront très attentifs aujourd’hui à la publication, à 14h30, du PIB du deuxième trimestre aux Etats Unis.
Les chiffres du premier trimestre tablaient sur une croissance annuelle de 1.9% cependant le consensus s’attend à ce qu’un ralentissement se fasse sentir ; le chiffre de 1.4% est ainsi retenu.
Cet indicateur important pourrait vite faire oublier les déclarations du président de la BCE s’l s’avérait éloigné des attentes des investisseurs. En effet, dans le cas d’un ralentissement plus important, l’euro et le yen connaitraient une nouvelle envolée au moins aussi significative que celle d’hier. Si toutefois le consensus s’était montré pessimiste, les anticipations sur le QE3 s’affaibliraient et le dollar reprendrait des couleurs face aux autres devises.
Mardi, l’Institute for New Economic Thinking (INEF) publiait un rapport proposant diverses solutions, à court et à long terme, pour conduire la sortie de la crise.
Pour gérer l’urgence de la crise et “solder l’héritage d’un vice de construction de la zone“, la BCE devrait ainsi proposer -voire imposer- une mutualisation partielle et transitoire de la dette, afin d’aider les économies en grande difficulté. D’après Jean-Paul Fitoussi, membre de l’INEF, la Banque centrale se doit d’intervenir massivement et de le dire. Cette dernière proposition semble avoir été entendue par M. Draghi.
Contrairement à la Fed ou à la Banque du Japon, l’institution européenne est la banque centrale ayant le moins intervenu sur les marchés depuis le début de la crise de la dette. Elle a ainsi les moyens et la crédibilité nécessaires pour mener des actions efficaces.
A plus long terme, la BCE pourrait se voir confier un double mandat alliant lutte contre l’inflation et objectif de croissance et d’emploi. Ces objectifs, très contradictoires, sont à étudier dans le cadre d’un plus grand fédéralisme et de la future union bancaire européenne.
Paul Krugman publiait hier une courte note mettant en garde les Etats européens contre un échec de leurs politiques. Si celles-ci devaient échouer, un effondrement du centre politique et une montée du nationalisme et des extrêmes (droite comme gauche) serait à prévoir. C’est d’ailleurs ce qu’a vécu la Grèce lors des dernières élections avec l’entrée au Parlement du groupe néonazi Aube dorée.