Il n’est pas erroné d’affirmer que, depuis le début, les dés étaient pipés. En effet, depuis quelques jours, le résultat du vote était connu de tous. Les libéraux ont clairement décidé de voter contre tandis que la gauche antilibérale a suivi la même ligne de conduite ce qui, mathématiquement, rend impossible une adoption des nouvelles réformes. Afin de mettre les deux mouvements politiques face à leurs responsabilités, le Premier ministre n’avait pas caché son intention de démissionner en cas de vote non favorable, poussant ainsi le pays dans une nouvelle période électorale.
Les experts sont partagés sur le destin du pays dans les prochains jours. Il est certain que le Portugal devrait arriver très affaibli lors du Sommet européen prévu à la fin de la semaine mais aucun gouvernement intérimaire n’aura les moyens et la légitimité pour faire appel à l’aide internationale. Un scénario se dessine qui n’est pas des plus réjouissants: le nouveau gouvernement, qui ne devrait être élu qu’en mai, pourrait avoir la difficile tâche, si le pays tient jusque là, de prendre comme première décision celle de faire appel à l’aide international afin d’éviter la faillite.
D’ici mai, la situation risque surtout d’empirer puisque le gouvernement intérimaire ne devrait pas être en mesure d’adopter les mesures qui s’imposent pour sortir le pays de l’impasse. Déjà, une partie de la classe politique plaide en faveur d’une aide de l’UE et du FMI, à l’instar du chef de l’opposition qui sort renforcé de cet échec du gouvernement Socrates.
L’impact sur l’euro est difficile à prévoir pour le moment. Toutefois, en raison des mesures récemment prises par les Chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro, il est probable que l’impact sur la monnaie unique européenne ne soit pas trop brutal. L’idée d’une demande d’aide du Portugal est déjà dans les esprits depuis plus de trois mois. Depuis, un véritable dispositif a été mis en place qu’il reste à finaliser ce qui devrait rassurer, à terme, les marchés financiers.