L’euro – La monnaie unique européenne a continué cette semaine son assaut sur le dollar, profitant de l’optimisme des investisseurs et des déboires du dollar. La monnaie unique fut notamment porté par la publication de l’indice PMI en début de semaine qui synthétise l’activité des secteurs manufacturiers et des services dans la zone euro et aussi par les propos d’Axel Weber et du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Le premier a en effet affirmé que l’action de la Banque Centrale Européenne porte incontestablement ses fruits tandis que le second a indiqué, qu’au regard des derniers indicateurs macroéconomiques publiés, le pire de la crise semble passé pour la zone euro.
Le dollar – L’attentisme a marqué le début de la semaine de trading du fait de la réunion très attendue de la Réserve Fédérale mardi et mercredi. Cet attentisme, conjugé aux tensions géopolitiques, a pu un peu profiter au dollar. Pour autant, dès le communiqué de la Fed rendu public, le dollar a de nouveau continué de perdre du terrain sur le marché des changes. En effet, les traders ont été plutôt déçu par le communiqué de la Fed. Bien qu’il ne fasse plus référence à la déflation, comme ce fut le cas dans celui publié le 29 avril dernier, le communiqué reste très prudent. L’objectif apparemment du Comité de Politique Monétaire de la Fed fut surtout de désamorcer les anticipations d’un relèvement prochain des taux. Une fois ces anticipations désamorcées, le dollar a continué à perdre du terrain sur le marché des devises.
Le franc suisse – En regardant les fluctuations du franc suisse face à l’euro et au dollar, les traders du marché des changes ont deviné une intervention de la Banque Nationale Suisse dans la journée de mercredi. Cette intervention ne fut pas confirmée par les autorités monétaires helvétiques mais elle a eu pour effet de dévaluer le franc suisse par rapport aux autres devises, avant que la monnaie helvétique ne se reprenne. D’après les analystes du marché des changes, cette intervention agressive de la banque centrale suisse doit être interprétée comme le signe d’inquiétudes croissantes au sujet d’une éventuelle dépréciation du billet vert.
Le rouble – Lié certainement à la volonté du président Medvedev de faire du rouble une monnaie de réserve internationale, la banque centrale russe a annoncé son ambition de parvenir à un libre flottement du rouble sur le marché des changes d’ici à deux ans. A cet objectif s’est aussi ajouté celui de la lutte contre l’inflation qui s’est établie à 6,8% depuis le début de l’année.
Les devises d’Europe Centrale et Orientale – Le cours de la plupart des devises d’Europe Centrale et Orientale est pénalisé depuis plusieurs semaines par les rumeurs persistantes d’une possible dévaluation brutale du lats, dévaluation qui pourrait avoir un effet boule de neige sur toute la région. Ainsi, de nombreuses devises, notamment le zloty dont le taux d’intérêt a été ramené cette semaine à 3,5% par la banque centrale polonaise, sont sous pression. Afin d’éviter une contagion, certains experts suggèrent de précipiter l’intégration des pays baltes dans la zone euro afin de leur offrir la stabilité monétaire en cette période de crise. Une telle proposition peut être jugée iconoclaste mais elle souligne tout au moins que le problème du lats n’est pas qu’un problème cantonné à l’Europe de l’Est puisque l’euro pourrait en souffrir aussi fortement du fait de l’exposition des banques de l’euroland.
L’eco – Depuis plusieurs années, et certainement encore plus depuis la crise, l’euro et la construction monétaire européenne fait des émules. Toutefois du fait de la crise, les projets d’union monétaire sont souvent reportés. Ainsi, le dernier projet en date à avoir été reporté fut celui des pays de l’Afrique de l’Ouest. En début de semaine, les dirigeants du Nigeria, du Ghana, de la Sierra Leone, de la Gambie et de la Guinée ont annoncé le report pour cinq ans du lancement d’une monnaie commune, appelée l’eco.