Les acteurs du marché des changes n’ont eu de cesse ces derniers temps d’appeler la Banque Centrale Européenne à un peu plus d’audace. Les responsables de la zone euro l’ont appelé de leurs vœux à l’unisson. Aujourd’hui, ils peuvent être pleinement satisfaits puisque Jean Claude Trichet vient d’annoncer une baisse du principal taux directeur de la BCE de 0,75 point de pourcentage, une véritable rupture pour une institution qui n’a jamais eu coutume de faire des coups d’éclat depuis sa création en 1999. Cependant, il faut reconnaître que la BCE était plutôt bloquée et une baisse d’un demi point de pourcentage aurait été difficile à justifier alors qu’hier à peine l’indice PMI composite a atteint un niveau historiquement bas, chutant à 38,9 en novembre. Bien sûr, la monnaie unique européenne n’a pas profité d’une telle décision des autorités monétaires qui a rendu la devise de la zone euro moins attractive par rapport au dollar. Surtout, l’euro a pâtit de commentaires très pessimistes quant aux perspectives économiques dans la zone euro après l’annonce de la baisse des taux. Ces commentaires ont notamment fait état d’une possible contraction du PIB de 0,5% en 2009.
En revanche, l’euro s’est inscrit en forte hausse face à la livre sterling en raison de la dégringolade littérale de la monnaie britannique face aux principales devises du marché des changes. Après une baisse draconienne d’un point et demi de pourcentage le mois dernier, la Banque d’Angleterre n’a pas déçu les traders en baissant son taux d’un point de pourcentage aujourd’hui. Cette baisse a fait tomber le rendement de la livre sterling au plus bas depuis 1939, faisant de la devise britannique la monnaie la plus sinistrée sur le marché des changes à cause de la crise financière.
Enfin, outre la BCE et la Banque d’Angleterre, la banque centrale suédoise, la Riksbank, a également annoncé une baisse forte de son principal taux qui s’établit désormais à 2%.