Hier, l’optimisme était un temps revenu sur le marché des changes à la faveur de la publication de bons indicateurs économiques qui ont permis de rassurer les investisseurs. La décision de la banque de réserve australienne de maintenir son taux inchangé à 3%, soit un plus bas depuis près de 50 ans, était largement attendue par les experts. Cependant, les inquiétudes exprimées lors de cette réunion sur le taux d’inflation ont ravivé les spéculations autour d’un relèvement des taux dès le mois prochain. Une telle hypothèse a évidemment profité au dollar australien. Certains investisseurs, considérant qu’à l’inverse d’autres pays occidentaux l’Australie a été plutôt épargnée par la crise, parient sur une hausse soutenue lors des prochains mois de la devise australienne.
Toutefois, c’est sans compter sur l’étroite corrélation entre l’évolution du taux de change du dollar australien et l’activité économique en Chine. En effet, le rebond du dollar australien repose sur la forte demande chinoise en matières premières. Cependant, cette demande a toutes les chances de dégringoler lors des prochains mois puisque le gouvernement de Pékin a laissé entendre qu’il souhaite freiner la croissance au deuxième trimestre. Ainsi, la banque centrale chinoise a annoncé la mise en place d’une politique de restriction des prêts tandis que le gouvernement a laissé planer l’éventualité la limitation de la production d’acier et de ciment afin d’éviter que le pays ne se retrouve en surproduction.
Pour l’instant, profitant des bonnes statistiques australiennes, le dollar australien a plutôt limité les pertes. Cependant, au lieu de relever ses taux, la banque centrale pourrait être conduite, le mois prochain, à maintenir le statut quo monétaire.