Nous nous étions réjouis un peu trop tôt hier, emportés par la conférence de presse dimanche du président Bush, dans laquelle il a laissé entendre un vote positif au Congrès sur le plan de sauvetage préparé par Henry Paulson et Ben Bernanke.
Pourtant, c’est bien un vote négatif qui a eu lieu, les républicains ayant massivement voté contre cette intervention de l’Etat dans l’économie. Cette nouvelle a évidemment fait chuter les bourses mondiales mais a, au moins, profité au dollar qui surfe à l’heure actuelle sur les rebondissements de la crise en Europe, notamment dans la zone euro.
En effet, en ce mardi, la devise américaine s’affiche en hausse face à la monnaie unique européenne et au yen. Le cours de la devise de la zone euro a continué à glisser sur fond de regain d’inquiétudes concernant la stabilité du système financier américain. En dépit de la nationalisation de Fortis, de la banque islandaise Glitner et de la banque britannique Bradford & Bingley, les gouvernements européens ne sont pas parvenus à rassurer les marchés qui s’attendent désormais à la possibilité d’un effet en chaîne. Les déboires du bancassureur Dexia, dont le titre a chuté de plus de 30% en bourse, semblent d’ailleurs leur donner raison. Les gouvernements belge, français et luxembourgeois ont annoncé aujourd’hui l’injection de liquidité dans Dexia afin d’éviter une faillite.
Outre les déboires des banques et des assureurs européens, la monnaie unique européenne a dû également essuyé le contre-coup du rejet du plan de sauvetage de Wall Street. Face à de telles incertitudes, les cambistes ont massivement spéculé sur une détérioration de la situation dans la zone euro, pariant sur une baisse plus profonde de l’euro. A terme, certains envisagent même que les économies émergentes, plutôt épargnées par la crise, soient touchées par des risques de liquidités.
Afin de parer un tel risque qui se précise au Japon, la banque centrale est une nouvelle fois intervenue en décidant d’injecter plus de 3000 milliards de yens dans le système bancaire du pays pour faire face à la crise des subprimes.