C’est un constat qui commence à faire l’unanimité. Le marché des changes, qui est le marché le plus important de la planète, avec plus de 3000 milliards de dollars échangés quotidiennement, a perdu de son attrait auprès des investisseurs qui se tiennent en retrait depuis le début de la crise financière, qui s’est soldée par de nombreuses faillites et des nationalisations précipitées de part et d’autre de l’Atlantique.
En effet, les investisseurs restent très prudents et, ne pouvant pas prévoir les nouveaux rebondissements qui peuvent les attendre, ils préfèrent rester en retrait et privilégier des placements plus sûrs, tels que les bons du Trésor américain.
Pourtant, les banques centrales s’efforcent presque quotidiennement de rassurer les cambistes, en injectant notamment des milliards de dollars sur le marché des changes. Depuis la création de la BCE, c’est certainement l’épreuve la plus difficile qu’elle a eu à affronter, comme l’a d’ailleurs reconnu Jean-Claude Trichet.
Après la chute spectaculaire de la monnaie unique européenne hier, qui a perdu plus de 4 cents dans la journée, l’euro est revenu à la charge aujourd’hui, en s’inscrivant en hausse face au yen et au dollar. Les dirigeants de la zone euro, notamment Jean Claude Juncker, se sont efforcés de rassurer les investisseurs en martelant que les européens ont largement confiance en leur système bancaire.
Par ailleurs, la devise de la zone euro a été également soutenue par de nouvelles rumeurs concernant une éventuelle baisse des taux de la part de la BCE, qui se réunit jeudi à ce sujet. Une baisse de l’inflation et une remontée du chômage ont en effet ressuscité ce scénario qui n’a pourtant pas du tout été évoqué récemment par Jean Claude Trichet.
Enfin, l’hypothèse d’un vote positif du Congrès sur le plan de sauvetage de l’administration Bush, ce soir, a redonné un peu de baume au cœur des investisseurs du marché des devises qui restent néanmoins prudents, après la douche froide de lundi.