Dimanche dernier se réunissait les banquiers centraux et ministres des finances des pays membres du G20. Au programme de la réunion, croissance mondiale, évasion fiscale, réforme du FMI, et santé économique des pays émergents.
Les membres du G20 ont convenu de la mise en place d’une politique de stimulation de la croissance économique de 2 milliards de dollars ce qui équivaut à une progression du PIB mondial de 2%. Si les décideurs politiques ont indiqué qu’ils reconnaissaient des signes récents d’amélioration ils ont également affirmé que toute complaisance était à exclure lorsqu’il s’agissait de performance économique. Ils ont donc convenu d’élaborer de nouvelles mesures pour s’assurer que les grandes nations du monde continuent sur le chemin de la reprise. Toujours selon ces derniers, les économies avancées doivent s’en tenir aux politiques monétaires qui leurs sont favorables.
De leur côté, les pays émergents sont invités à proposer des mesures d’enrayement de leur inflation. La préconisation est intéressante dans la mesure où il s’agit de prévenir un accident sur les marchés émergents ou une éventuelle autre récession ; rappelons que ces derniers ont enregistré des chutes de leurs devises au cours de ces derniers mois, répercussion directe de la réduction d’achats d’actifs opérée par la fed ; mais la proposition des décideurs politiques du G20 semble manquer de détail. Il n’est en effet pas inhabituel que ces derniers imaginent de grands plans de réformes sans toutefois passer à la phase exécutoire.
Concernant le Fond Monétaire International, les dirigeants du G20 ont déploré le fait que la gouvernance du FMI, décidée en 2010, n’était toujours pas mise en application. Alors qu’on avait entériné un doublement du capital et une redistribution de l’actionnariat en direction des pays émergents il semblerait que la réforme demeure bloquée au niveau du congrès américain. Ce blocage s’explique par le fait que cet accord est en contradiction avec les récentes positions prises par la fed concernant les pays émergents. Les Etats-Unis capitalisant sur le fait qu’ils contrôlent, avec l’Europe, l’institution depuis ses origines.
L’évasion fiscale a également été abordée. Pour lutter contre cette pratique il est prévu la mise en place d’une norme d’échange automatique de données fiscales. Conçue par l’OCDE et soutenue par l’engagement de 42 pays, elle devrait permettre aux pays signataires de lutter plus efficacement contre cette pratique nocive.
Voilà en substance ce qu’il fallait retenir du dernier sommet du G20. Notons que les opposants sont restés sceptiques sur la façon dont les nations allaient s’acquitter individuellement de ces mesures. Reste en suspens la décision des pays émergents, vont-ils coopérer pour maintenir la reprise économique mondiale ?