Le revirement du nouveau ministre des Finances japonais, M. Fujii, est spectaculaire. Hier encore, dans un point de presse, il avait affirmé que le taux de change du yen par rapport au dollar est normal. En l’espace d’une journée, il semblerait que le ministre ait revu son opinion puisqu’il a affirmé que la récente appréciation du yen sur le marché des changes est « un petit peu trop rapide », laissant par conséquent planer l’éventualité d’une intervention de la banque centrale afin de freiner la hausse de la devise nippone. Pourtant, un tel scénario semblait totalement exclu depuis la victoire des démocrates aux élections législatives de septembre. En fait, le ministre japonais semble se plier, contraint et forcé probablement, au consensus en vigueur. En effet, depuis le sommet du G20, les responsables politiques ont plaidé pour un dollar fort et stable. Washington n’a d’ailleurs pas ménagé ses efforts pour rassurer ses partenaires commerciaux. Le gouverneur de la Banque Centrale Européenne, Jean Claude Trichet, s’est joint à son homologue chinois pour affirmer qu’un dollar fort est important pour la reprise de l’activité économique mondiale. Ce consensus et surtout les dernières déclarations du ministre des Finances ont pesé sur le yen qui a commencé à perdre les gains accumulés lors des dernières séances face au billet vert.
De son côté, la monnaie unique européenne continuait de reculer face au dollar alors que la situation dans la zone euro semble sensiblement s’améliorer. En effet, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean Claude Juncker, a estimé que la situation économique est « largement stabilisée ». Toutefois, il a tenu à nuancer ce jugement en affirmant que la « situation reste fragile et friable », notamment dans certains pays européens comme la Finlande qui enregistre la pire récession de la zone euro avec une contraction du PIB de 7,2% en 2009.
Enfin, la livre sterling continue son affaiblissement, toujours sous pression suite aux propos tenus par Mervyn King, gouverneur de la Banque d’Angleterre, en milieu de semaine dernière. Apparemment, les responsables britanniques semblent plutôt se satisfaire de la dépréciation de leur devise.