Le marché des changes (aussi appelé forex) ne profite plus autant de la crise qu’avant. En effet, selon le consultant Celent, le marché des changes à destination des particuliers ne devrait connaître une croissance que de 7% cette année contre plus de 20% en 2010 et en 2011. La somme que ce marché représente n’est pas négligeable pour autant _ 225 milliards de dollars par jour _ mais c’est une goutte d’eau par rapport aux volumes au comptant au niveau mondial. En l’occurrence, cela équivaut à environ 10%.
Ce ralentissement s’explique en grande partie par la déprime des particuliers en Asie, du fait de la crise. Les investisseurs asiatiques sont en effet à l’origine de près de la moitié des transactions des particuliers sur le marché des devises.
Certains dans l’industrie considèrent déjà, notamment aux Etats-Unis où de nombreux brokers sont fragilisés, qu’un vaste mouvement de concentration risque de se produire si les volumes échangés ne remontent pas rapidement.
En France, le phénomène est aussi sensible. Des brokers très bien établis ont remarqué une chute des échanges, non pas seulement sur les devises, mais sur tous les autres actifs. Ainsi, cet été, les volumes ont diminué de moitié par rapport aux plus hauts niveaux atteints en 2011.
Alors qu’il y a encore un ou deux ans, la volatilité sur le forex attirait massivement les particuliers, on remarque avec le retour d’une certaine accalmie un désintérêt croissant. Les annonces des banques centrales, ou encore certains chiffres économiques de premier plan, créent de manière éphémère une certaine volatilité qui permet aux plus chevronnés de se positionner mais dans l’ensemble l’année 2012 a été plutôt plate sur le marché des changes, notamment pour l’eurodollar.
Autre phénomène qui est de plus en plus prégnant, les particuliers sont de moins en moins nombreux à s’aventurer sur le forex sans un bagage minimum. Il y a encore deux ou trois ans quasiment tout le monde s’intéressait aux profits que peut générer le trading en ligne sur les devises. Bien souvent, ces particuliers sans grande expérience étaient attirés par des publicités agressives de brokers souvent peu recommandables vantant des gains faciles. Malheureusement, ces derniers venaient bien souvent grossir les cohortes de perdants et de déçus du forex. De nos jours, les particuliers qui se lancent sur le marché des changes sont beaucoup plus sensibilisés. Ils ont fait des recherches en amont sur le trading en ligne, ont bien souvent une expérience en la matière ou de solides connaissances économiques et financières et savent désormais mieux éviter les pièges.
Il y a évidemment toujours des particuliers mal informés qui sont la cible de publicités émanant de sites peu fiables dont la stratégie commerciale repose sur des offres tarifaires très basses et des effets de levier souvent excessifs, en particulier pour les débutants. Mais, dans l’ensemble, de plus en plus, les particuliers sont vigilants.
Enfin, ces derniers ont des habitudes différentes puisque de plus en plus ils ont recours pour trader sur le marché des changes aux applications mobiles développées par certains brokers. Selon Celent, 4% des ordres sont désormais passés depuis un mobile ou un smartphone au niveau mondial et cette proportion pourrait grimper à 7% d’ici la fin de l’année. Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, les brokers forex s’évertuent à offrir aux particuliers une gamme de services toujours plus large afin de faire la différence. Une avancée finalement positive pour les traders.