Même si le sommet de Jackson Hole le laissait présager, personne ne s’attendait vraiment à ce que le gouverneur de la banque centrale n’agisse aussi rapidement. En effet, la dernière relance a eu lieu il y a à peine trois mois.
La BCE a donc décidé d’abaisser son taux de refinancement de 0,15% à 0,05%, de réduire le taux de prêt marginal de 0,4% à 0,3% et enfin de diminuer le taux de facilité de dépôt dans la zone négative le chiffre est, en effet, passé de -0,1% à -0,2%. Comme si cela ne suffisait pas, Mario Draghi a même annoncé ses intentions d’acheter des titres adossés à des actifs (ABS) en octobre pour stimuler les prêts.
Le gouverneur de la BCE n’a, cependant, pas précisé la taille exacte de ce programme d’ABS mais a confirmé que l’objectif de la BCE était de le faire remonter de 2 billions d’euros actuel à 2,7 billions d’euros. La banque centrale européenne pourrait donc acheter des obligations sur la base de prêts bancaires tels que les hypothèques, les crédits aux entreprises à hauteur de près d’un billion d’euros.
L’inflation, en effet, se situe actuellement à son plus bas niveau depuis 5 ans avec 0,3%, elle est très loin des objectifs d’IPC situés à 2%. Le gouverneur Draghi a d’ailleurs admis d’une part que les pressions inflationnistes pourraient rester modérées et d’autre part que la dynamique de croissance de l’Union européenne pourrait s’affaiblir.
L’embargo imposé par la Russie devrait également peser sur les performances économiques de la zone euro ce qui laisse à penser que la BCE pourrait encore prendre des mesures d’assouplissement.
Sans surprise, l’euro a réagi de manière très négative, observant une première chute de 150 pips sur le dollar juste après la présentation des nouveaux taux et une autre de 100 pips durant la conférence de presse suivant l’annonce. L’euro a essuyé également de fortes baisses face aux autres paires du marché des changes comme l’EUR-AUD ou l’EUR-CAD.
Toute la question est de savoir jusqu’à quand le gouverneur de la banque centrale européenne va t’il continuer sa politique de relance. Pour le savoir, il faudra suivre avec attention les données économiques à venir de la zone euro et voir si ces dernières s’améliorent ou non.