La retentissante crise des subprimes aura au moins permis de raviver le corpus idéologique du Parti Socialiste lors de son université d’été à la Rochelle. Nous pensions que grâce à son expérience de gouvernement, notamment sous l’égide de Lionel Jospin, le Parti Socialiste avait échappé à ses vieux démons.
Apparemment, nous nous étions trompés puisqu’à la faveur de la crise des subprimes, simple prétexte, ils ont ressurgi de plus belle. De manière inattendue, ce fut Martine Aubry, qui se voit déjà futur premier secrétaire, qui a lancé la charge. En effet, elle s’est exprimée en faveur d’une alternative au libéralisme.
D’abord, il faut savoir de ce que nous parlons lorsque nous évoquons le terme libéralisme. De toute évidence, il était question de libéralisme économique, sur fond de ralentissement économique de la zone euro. La vieille rhétorique du PS retrouve ainsi une nouvelle jeunesse, espérant ainsi capter les électeurs à la gauche du parti, alors que le Nouveau Parti Anticapitaliste d’Olivier Besancenot prend forme et chasse sur les terres socialistes.
Que l’extrême-gauche s’attende au « Grand soir » et prédise la chute des capitalistes, emportés par les extravagances du système financier, soit. Ils n’ont pas changé de discours depuis mai 68. Cependant, d’un parti de gouvernement, un tel discours est plus inattendu. Après tout, quelle est l’autre alternative que le PS peut offrir au libéralisme ? Faut-il entendre social-démocratie sur le modèle allemand ? De toute évidence, le PS n’est pas encore sorti, ni des querelles de personnes, ni des querelles rhétoriques.
Bien sûr, promettre une alternative, qui d’ailleurs n’est nullement définie, peut séduire de nombreux électeurs. Cependant, quelle alternative cela peut-il être ? La crise des subprimes a profondément ébranlé le modèle capitaliste tout comme d’autres crises l’ont ébranlé, lui permettant à chaque fois de se renouveler. La capacité du capitalisme à surmonter les crises successives tient au fait qu’il n’existe pas de meilleur système à l’heure actuelle. L’utopie communiste a vécu. Le capitalisme est le seul système qui réussit à intégrer les crises pour en tirer des leçons afin de se transformer sans créer un quelconque chaos.
La crise des subprimes, qui a eu notamment un impact conséquent sur le marché des changes en raison de la faiblesse du dollar face aux autres devises, permet d’ouvrir la voie à un renouvellement du capitalisme sur d’autres bases sans pour autant mener à une crise profonde du système.
Que les socialistes veuillent capter l’électorat de Besancenot, soit, mais ils ne sont pas crédibles avec un tel discours à un moment où le capitalisme n’a plus de concurrent, mais se décline en diverses versions, et, surtout, à un moment où l’économie mondiale est globalisée.
Avec de tels discours, à n’en pas douter, le Parti Socialiste va pouvoir s’endormir longtemps dans les rangs confortables de l’opposition à l’Assemblée Nationale.