Alors que le yen semble avoir perdu son statut de valeur refuge, après une série noire statistique qui vient de se terminer par une chute de 4% du PIB en 2009 selon l’agence de notation financière Standard & Poor’s, les devises de la région ont profité hier d’un léger rebond. Ce fut notamment le cas du won coréen qui a progressé sur le marché des changes de 0,7% entraîné par le rebond de Wall Street.
Cependant, cette hausse du won coréen ne devrait pas faire long feu. En effet, à l’instar des autres devises asiatiques, le won s’est effondré de près de 40% depuis le début de la crise. Sur 2008, la baisse fut de 25% et depuis le début de l’année 2009, elle est de 16% face au dollar.
Evidemment, comme au Japon, la valse des ministres des Finances fut inévitable. Ayant pris ses fonctions depuis à peine un mois, le nouveau ministre des Finances coréen s’est efforcé de rassurer les marchés en annonçant la création d’un fonds d’Etat destiné à soutenir les banques et en changeant de stratégie vis à vis de la dégringolade de la devise nationale. Dans un discours de rupture par rapport à son prédécesseur, il a laissé entendre qu’il fallait mettre un terme aux dépenses massives engagées afin de soutenir le won. « La chute de notre devise n’est pas forcément négative, a-t-il affirmé. Si elle est mise à profit, elle peut même constituer le moteur de croissance de nos exportations ».
En dépit d’un tel discours, les marchés n’ont cependant pas été convaincus, surtout par la création du fonds d’Etat. Ainsi, la hausse du won ne devrait être qu’un épiphénomène dans le paysage coréen en cette période de profonde crise économique mondiale.