En cette fin d’année, les analystes forex y vont tous de leurs prévisions pour l’année prochaine. Au-delà des nombreuses divergences, quelques points font consensus, notamment en termes d’évènements géopolitiques.
Tous les observateurs, qui n’ont les yeux rivés que sur la zone euro depuis 2010, sont d’accord sur le fait que les élections en Allemagne et en Italie vont avoir un impact certain sur les cours des principales devises et aussi sur la gestion de la crise souveraine dans l’eurozone.
L’Allemagne, le scénario de la grande coalition encore une fois
▪ Après les élections de l’automne 2013, la CDU d’Angela Merkel devrait largement être en mesure de maintenir la grande coalition avec le principal parti d’opposition SPD.
▪ Cependant le SPD et les Verts vont d’ici là chercher à fragiliser la chancelière, notamment à l’occasion des débats au Bundestag sur la crise de la zone euro où elle ne peut plus compter sur uniquement le soutien de la coalition CDU/CSU/FDP.
▪ L’élection le 20 janvier prochain qui se tiendra en Basse-Saxe va constituer un test important avant l’élection générale. Les derniers sondages montrent une nette avance de la CDU mais le SPD et les Verts sont en embuscade
▪ Une fois la reconduction possible de la grande coalition, il est probable que la chancelière Merkel ait les mains plus libres pour conduire la politique nécessaire au sein de la zone euro, notamment vis à vis de la Grèce qui ne peut manifestement pas supporter le fardeau de la dette plus longtemps en l’état. Des mesures douloureuses, qui ne bénéficieront pas du soutien de la population allemande, pourraient être prises fin 2013/courant 2014.
Un deuxième gouvernement Monti de moins en moins probable
▪ Le résultat des prochaines élections générales en Italie, qui vont se tenir au printemps prochain, est encore très incertain en raison de l’impopularité des principaux partis gouvernementaux.
▪ Cependant, les derniers sondages montre que Bene Comune, une nouvelle plateforme de centre-gauche qui réunit le Partito Democratico (PD), le Partito Socialista Italiano (PSI) et Sinistra Ecologia Liberta (SEL) pourrait atteindre entre 30 et 33% des voix.
▪ Sous l’actuelle loi électorale, qui pourrait être révisée d’ici au printemps prochain, cela suggère que l’élection devrait aboutir à un centre-gauche faible dirigé suite aux primaires par un membre du PD.
▪ Il faudra toutefois compter avec un nouveau mouvement centriste lancé par l’industriel Luca Cordero di Montezemolo dont le but avoué est d’aboutir à une réforme électorale permettant au technocrate Mario Monti de rester Premier ministre.
▪ Les marchés financiers espèrent également que Mario Monti va rester à la tête du gouvernement ce qui semble toutefois de plus en plus incertain comme l’ont fait remarquer les politiques, expliquant que les italiens veulent désormais reprendre leur destin en main en recourant aux urnes.