Consacré à la régulation financière et à la relance, le sommet du G20 à Londres, qui a lieu en ce moment, n’est pas pour susciter l’intérêt des acteurs du marché des changes. En effet, peu d’avancées significatives sont attendues. Toutefois, comme le fait remarquer le gros titre du journal « La Tribune » daté d’aujourd’hui, « l’enjeu caché du G20 » est effectivement « la fin du dollar roi ». Cependant, une telle hypothèse semble peu crédible pour le moment. En effet, bien que l’hégémonie du dollar sur la scène internationale soit contesté par les pays émergents, Chine et Russie en tête, les économistes vont valoir qu’il n’est pas si aisé de créer une nouvelle monnaie de réserve internationale ex nihilo. S’appuyant sur l’exemple de la devise américaine, ils font remarquer qu’il a fallu des décennies, près de trente ans exactement, pour que le dollar s’impose face à la livre sterling.
Alors, il est probable que les pays émergents présents au G20 devront revoir leurs ambitions à la baisse. Ils pourraient toutefois rentrer de Londres avec une certaine satisfaction, le FMI devant les assurer de son soutien financier en cas de risque de faillite. Ainsi, les devises des pays émergents pourraient éventuellement profiter d’un rebond sur le marché des changes.
Bien que le G20 fasse l’objet d’un véritable tapage médiatique, les cambistes devraient plutôt se tourner vers Francfort aujourd’hui, dans l’attente de la baisse des taux de la BCE. Le discours de Jean Claude Trichet est très attendu. Toutefois, les analystes font remarquer qu’il ne devrait pas annoncer de mesures radicales, déconseillant aux traders de jouer l’euro à la baisse. En effet, la monnaie unique européenne devrait continuer à la hausse, sur sa lancée.
Enfin, les acteurs du marché des devises jetteront un regard attentif aux chiffres du chômage aux Etats-Unis et aux commandes industrielles qui devraient limiter le rebond de l’euro et de la livre sterling au profit des valeurs refuge.