Les périodes de crise se prêtent toujours aux annonces les plus catastrophiques qui, en temps normal, auraient été perçues comme totalement absurdes. Cependant, en période d’incertitude, elles trouvent toujours un écho. C’est le cas notamment des propos de Martin Feldstein (ci-contre), qui a dirigé le comité des conseillers économiques sous la présidence Reagan. Professeur d’économie à Harvard, il anticipe des temps difficiles pour l’euro et l’Union économique et monétaire, point sur lequel tout le monde s’accorde. Cependant, le scénario évoqué d’une possible sortie d’un des pays membres de la zone euro du système, soit pour échapper à la politique monétaire imposée par la Banque Centrale Européenne soit en raison du Pacte de stabilité et de croissance, semble peu vraisemblable alors que certains pays, comme l’Islande dont la devise s’est effondrée avec la crise, se posent la question d’y entrer justement.
Pour autant, Martin Feldstein a raison de souligner que la crise actuelle sera un test exigeant pour l’euro. Il suffit de regarder son évolution contrasté sur le marché des changes. Hier, à la faveur du rebond des bourses mondiales suite aux annonces du président élu Barack Obama, l’euro a frôlé le seuil de 1,30 dollar sur le marché des devises. Aujourd’hui, avec le retour des craintes chez les cambistes, la monnaie unique européenne retombe laissant le champ libre au dollar.
En effet, même les mauvaises nouvelles provenant des Etats-Unis, comme la baisse de la consommation outre atlantique, profitent au dollar. La devise américaine n’est ainsi pas à un paradoxe près.
Toutefois, l’explosion attendue du déficit américain en 2009, comme l’a laissé entendre Barack Obama, et l’envolée des liquidités possibles suite à plusieurs mesures prises récemment par la Réserve Fédérale pourraient commencer à ternir le lustre de la devise américaine.