Le nouveau locataire de la Maison Blanche est désormais connu de tous et, sans surprise, comme l’annonçaient les sondages, il s’agit du démocrate Barack Obama. Son élection fut saluée partout dans le monde, même par Fidel Castro. Les traders ont également, en quelque sorte, salué sa victoire écrasante sur le candidate républicain John McCain puisque le dollar s’affiche ce matin en hausse face à la monnaie unique européenne. Cependant, il ne faut pas se leurrer, l’impact de l’élection de Barack Obama sur le cours du dollar est plutôt faible, contrairement à l’élection de George W.Bush, quand de nombreux investisseurs avaient parié sur lui en achetant des dollars.
En fait, l’actualité, la vraie, celle du marché des changes, se déroule à l’heure actuelle à l’autre bout du monde, en Australie. En effet, alors que les projecteurs étaient focalisés sur les Etats-Unis, une forte activité s’est produite en Australie. Dans un mouvement qui préfigure ceux de la Banque Centrale Européenne et de la Banque d’Angleterre jeudi, la banque de réserve australienne a décidé de frapper un grand coup hier en abaissant son taux directeur de trois quarts de point à 5,25%. Début septembre, son taux directeur s’élevait encore à 7%. Une telle annonce n’a évidemment pas joué en faveur du dollar australien qui continue sa chute face aux autres devises du marché des changes. Vendredi dernier, l’aussie avait notamment cédé plus de 8% de sa valeur face au dollar, soit sa plus forte baisse en une séance depuis la dévaluation de 1976. L’enfant chéri des marchés, qui faisait la fortune des investisseurs au moment où les cours explosaient et que les stratégies à effet de levier battaient leur plein, n’est plus qu’un épouvantail.
En effet, en cette période de récession, ce sont toujours les devises à faibles taux d’intérêt qui tirent leur épingle du jeu. A commencer par le yen. Face à la devise japonaise, le dollar australien a perdu plus de 9% durant la seule séance de vendredi dernier et plus de 45% de sa valeur depuis le mois de juillet.