Vendredi dernier, à la faveur d’une baisse surprise du taux de chômage officiel aux Etats-Unis, l’euro a franchi de nouveau le niveau de 1.30 sur le marché des changes finissant ainsi la semaine en beauté. Depuis plusieurs, la paire s’approchait de 1.30 sans parvenir à franchir durablement ce niveau psychologique important, ce fut chose fait grâce à ce déclencheur.
On peut évidemment, comme de nombreux opposants au président Obama, souligner que les chiffres américains n’annoncent en rien une amélioration du marché de l’emploi outre-Atlantique. Il faut plutôt mettre sur le compte des chômeurs découragés qui sortent mécaniquement des statistiques cette forte baisse. Peu importe pour les marchés financiers, ce fut une bonne opportunité pour l’euro.
En l’espace d’une semaine, la paire a avancé de 280 pips, ce qui constitue immanquablement une bonne performance. Maintenant, à quoi faut-il s’attendre?
Si on regarde de près les indicateurs économiques, pas seulement en zone euro, l’ensemble n’est guère réjouissant. L’économie est à la traîne en Chine, où on attend un nouveau paquet de mesures, tandis que la récession pointe dans la zone euro où l’Espagne et la Grèce sont toujours au coeur des préoccupations.
Pourtant, notre vision sur le moyen terme reste haussière pour l’euro et cela s’explique principalement par les mécanismes du marché. Techniquement, la paire pourrait connaître un affaiblissement qui l’empêche de franchir le niveau de 1.31. D’ailleurs, certains indicateurs techniques entrent en territoire de sur-vente. Cependant, même s’il conviendra de surveiller ces indicateurs, d’autres continuent de plaider en faveur de la hausse qui pourrait conduire dans un premier temps au palier de 1.31 avant d’atteindre le niveau de 1.3170 qui remonte à septembre et qui constituerait un nouveau signal d’achat fort pour les opérateurs.
Au-delà de 1.32, notre vision est baissière sur la paire car le potentiel de l’euro n’est pas illimité, même si on convient que la paire affiche une bonne résistance malgré les mauvais indicateurs. Pour envisager un sursaut au-delà de cette barrière psychologique très forte pour les investisseurs, il faudrait soit un accord de grande ampleur dans la zone euro soit une hausse miraculeuse du PIB. Aucune des deux options n’est pour le moment sur la table.
Pour éviter évidemment un retournement du marché, qui n’est pas exclu si le contexte politique européen évolue dans un sens défavorable, il faudrait placer ses stop loss le plus près possible. Un conseil qu’on entend souvent mais qui est rarement appliqué par les traders forex: “laissez courir les profits et couper les pertes”. Trop souvent, c’est l’inverse qui s’applique.