C’est ce que pourraient s’écrier les acteurs du marché des changes. En effet, un nouveau roi semble être né et la semaine qui vient de s’écouler sur le marché des devises vient encore de le confirmer. Le dollar exerce une domination presque sans partage sur le marché, ce qui n’exclut certes pas des hauts et des bas. Cependant, aucune devise ne semble désormais en mesure de contester crédiblement cette domination de la devise américaine.
En effet, en cette période d’aversion pour le risque, seul le yen peut encore revendiquer un certain attrait même s’il s’affiche fortement en recul par rapport à ses niveaux des dernières semaines. Ce n’est qu’en fin de semaine que le yen s’est relevé face au dollar et à l’euro en dépit d’une batterie de mauvaises statistiques. Ce rebond de la devise nippone montre certes que le yen n’a probablement pas brûlé toutes ses cartouches mais il faut néanmoins relativiser une telle hausse. En effet, qu’ils s’agissent de la chute de la production industrielle ou du recul des ventes de détail et des dépenses de consommation, les chiffres furent mauvais mais ont parfaitement correspondu aux attentes des économistes ce qui explique la bonne tenue de fin de semaine du yen.
L’euro ne peut même pas, à l’inverse de la devise nippone, se targuer de chiffres conformes aux attentes. En effet, la semaine fut plutôt médiocre pour la monnaie unique européenne avec, notamment, une baisse de 2,1% de la croissance allemande au quatrième trimestre. A ces mauvais chiffres, il faut également ajouter les inquiétudes concernant l’exposition de la zone euro aux déboires des pays de l’Europe de l’Est. Bien que l’allemand Axel Weber, membre de la Banque Centrale Européenne, ait envisagé en milieu de semaine la possibilité de venir en aide aux pays en difficulté, les craintes ne sont pas retombées parmi les investisseurs du marché des changes.
Au final, c’est bien le dollar qui donne le « la » sur le forex. En effet, les cambistes ont eu toute la semaine les yeux tournés vers les Etats-Unis dans l’attente de plusieurs discours clefs des responsables américains. Les discours de Ben Bernanke et de Barack Obama ont en tout cas eu le mérite de restaurer la confiance. Le président américain, dans un discours rassembleur, a estompé les craintes des investisseurs notamment au sujet des possibles nationalisations des banques américaines, nommément Citigroup. Son discours a eu un tel impact qu’il a permis à Wall Street de rebondir en emportant avec lui le dollar mais aussi des devises étroitement liées au taux de change de la devise américaine, comme le won coréen.
Pour autant, des inquiétudes sont toujours palpables sur les marchés, notamment au sujet de ce qu’il va advenir des actifs toxiques des banques et sur la manière dont les autorités américaines vont conduire les tests qui doivent déterminer l’ampleur du renflouement des banques aux Etats-Unis.