Le modèle nordique en a pris un coup avec la crise : si la Norvège réussit à s’en sortir grâce la hausse du prix du baril de pétrole, la Suède est au bord du prépice à cause de l’aventurisme de ses banques et l’Islande a frôlé de prêt la faillite.
C’est plus qu’un symbole : McDonald’s a annoncé son départ d’Islande le 26 octobre dernier en raison de la dégringolade de la couronne islandaise. Même si elle s’est reprise depuis, la couronne a toutefois perdu plus de 80% de sa valeur face à l’euro.
McDonald’s est le symbole de l’ouverture occidentale, de l’américanisation du monde, du capitalisme triomphant. Certains se souviennent sûrement encore des images de l’ouverture du premier restaurant McDonald’s en Russie, quelques années après la chute du communisme. Ces images avaient fait le tour du monde et consacré la victoire du capitalisme occidental sur le modèle communiste. C’était « la fin de l’Histoire », selon les termes du néo-conservateur Francis Fukuyama.
L’ouverture en 1993 du premier restaurant de la multinationale américaine en Islande symbolisait aussi l’ouverture du pays sur le monde. Le Premier ministre de l’époque, David Oddsson, qui avait impulsé la dérégulation des années 90, avait même assisté à l’inauguration de l’établissement. Tout un symbole.
Depuis, ce même David Oddsson est tenu responsable de la faillite des banques islandaises et de la chute de la couronne. Depuis, les trois restaurants McDonald’s ont mis la clef sous la porte, victimes de la crise économique et de la dépréciation de la devise nationale. Depuis, les Islandais s’interrogent sur leur avenir et regrettent amèrement les excès du passé.