Que s’est-il passé la dernière fois ?
Contre toute attente, le Canada a enregistré un gain net d’emploi de 10 700 en octobre. Le taux de chômage est, quant à lui, passé de 7% à 6,8%. Cependant, les détails du rapport ont montré que le tableau n’était pas aussi rose en profondeur qu’en surface.
D’abord, la baisse du taux de chômage est en partie due à une baisse du taux d’activité (65,6% contre 65,8%) et du taux de participation. Concernant la hausse des emplois, et bien, elle repose uniquement sur une progression des emplois à temps partiels, peu qualitatifs, puisque les emplois à temps plein ont baissé de 8 700. Il s’agit d’ailleurs du deuxième mois consécutif que les emplois stables diminuent.
Dans l’ensemble, le rapport a montré une belle image en surface. Les traders du marché des changes ont donc, dans un premier temps, cherché à acheter des dollars canadiens. Lorsque les détails du rapport ont été révélés, la tendance s’est logiquement inversée. L’ampleur est cependant restée limitée grâce à la hausse des prix du pétrole à ce moment là.
A quoi peut-on s’attendre cette fois ?
Pour le mois de décembre, les économistes s’attendent à ce que l’emploi diminue de 5 000 et que le taux de chômage se détériore, 6,9% contre 6,8%.
Si l’intégralité du rapport Ivey PMI sera publiée vendredi, nous avons tout de même les chiffres du PMI manufacturier. Pour décembre, il est passé de 51,5 à 51,8, son plus haut niveau depuis cinq mois. Cette progression repose sur le fait que les nouvelles commandes augmentent à un rythme plus rapide. Concernant l’emploi, le rapport indique également une hausse des salaires.
Le secteur manufacturier semble en bonne forme mais il ne représente que 9% de l’emploi total. Difficile donc de conclure sans avoir d’autres chiffres.
Si l’on regarde les tendances historiques, les chiffres de l’emploi non désaisonnalisés montrent une baisse en décembre. Cependant, l’année dernière, les résultats de ce mois avaient été bien supérieurs aux attentes.
D’une manière générale, si les résultats sont meilleurs que prévu alors on assiste sur le marché des changes à un rallye de dollar CAD. S’ils sont moins bons alors la devise canadienne a tendance à être vendue rapidement.