La semaine qui vient de s’écouler sur le marché des changes a, de nouveau, été marquée par la baisse du dollar américain qui a atteint des plus bas. L’appétit pour le risque des investisseurs et la politique monétaire de la Fed expliquent toujours cet affaiblissement de la devise américaine. La paire EUR/USD fut scrutée par les investisseurs cette semaine avec un nouveau record de l’euro. A plusieurs reprises, la monnaie unique européenne s’est approchée du seuil psychologique de 1,50 dollar en début de semaine, celui-ci étant finalement atteint mercredi. L’euro a ainsi atteint son plus haut niveau depuis le mois d’août 2008 face à la devise américaine. Depuis le mois de mars, la devise européenne s’est appréciée de 20% face au billet vert, reflétant un mouvement généralisé de baisse du dollar. L’euro a également profité de l’amélioration du climat économique dans la zone euro avec notamment les bonnes nouvelles venues d’Allemagne qui a enregistré une nouvelle hausse de l’indice Ifo qui mesure le climat des affaires outre-Rhin. Au mois de septembre, l’indice est passé à 91,9 contre 91,3 le mois précédent.
La livre sterling a également profité enfin du climat ambiant sur le marché des changes pour entamer une phase de reprise. La paire GBP/USD est ainsi passée de 1,6350 dollar lundi à 1,6690 dollar vendredi en début d’échanges européens. Ce rétablissement est largement le fruit de la reprise de confiance des investisseurs après la publication du rapport de la Banque d’Angleterre. Celui-ci a souligné que le consensus domine parmi les membres du comité de politique monétaire qui ont voté à l’unanimité le maintien des taux à 0,50% et que le programme d’assouplissement quantitatif de 175 milliards de livres porte ses fruits. Toutefois, le sursaut de la devise britannique fut de courte durée puisqu’elle a dégringolé vendredi à l’annonce des chiffres du PIB britannique. En effet, le Royaume Uni essuie son sixième trimestre consécutif dans le rouge avec une contraction de l’économie de 0,4%.
Du côté des devises liées aux matières premières, l’enthousiasme est toujours présent avec une tendance de fond à la hausse. Bien que le cours de l’or se soit assagi, évoluant entre 1047 et 1067 dollars l’once cette semaine, les devises liées aux matières premières ont profité de l’essor du pétrole. En effet, le baril de pétrole a connu sa quatrième semaine de hausse consécutive, gagnant près de 3,5% sur la semaine. A New York, le baril de « light sweet crude » pour livraison en décembre a ainsi terminé à 80,50 dollars vendredi, en légère baisse par rapport à la veille en raison de prises de bénéfices. Cette hausse du baril de pétrole pousse à un renforcement des devises liées, notamment le rouble qui a atteint des plus hauts lors de la séance de jeudi et le dollar canadien. En dépit des propos de la Banque du Canada, après une pause, le dollar canadien a repris son ascension face au billet vert, se rapprochant progressivement de la parité.
Enfin, afin de freiner l’appréciation du real brésilien qui a gagné près de 35% face au dollar depuis janvier dernier, les autorités brésiliennes ont annoncé la mise en place cette semaine d’une taxe de 2% sur les flux de capitaux qui sera applicable sur les actions et les obligations. L’objectif du gouvernement de Lula est de limiter l’entrée de capitaux dans le pays qui contribuent à apprécier le cours du real et à faire perdre de la compétitivité aux entreprises locales sur la scène internationale.