Jean Claude Trichet doit s’efforcer de faire bonne figure alors que les perspectives économiques pour la zone euro en ont repris un coup avec l’entrée officielle en récession de l’Espagne. En effet, alors que des voix s’élèvent de plus en plus pour critiquer la gestion de l’euro, Jean Claude Trichet est aujourd’hui monté au créneau depuis le forum de Davos pour rassurer les investisseurs et leur affirmer qu’il n’existe pas de « risque d’éclatement de l’euro ».
Jean Claude Trichet s’est prêté à cet exercice alors que l’euro a de nouveau baissé face au dollar. Si les perspectives économiques pour la zone euro ne sont pas spécialement bonnes, de l’autre côté de l’Atlantique, la confiance revient au galop et profite pour le moment à la devise américaine. En effet, la Chambre des représentants vient juste d’adopter le plan de relance du président Barack Obama et reste maintenant à passer l’étape du Sénat, qui ne devrait être qu’une formalité étant donné que les démocrates ont la majorité dans les deux chambres.
Cette bonne nouvelle a évidemment rassuré les investisseurs du marché des changes qui étaient plus sceptiques ces derniers jours, hésitant entre confiance et aversion pour le risque. La réunion de la Fed hier ne leur a évidemment pas permis de trancher puisque, sans surprise, elle s’est conclue sans décision importante, étant donné que la Réserve Fédérale américaine est désormais privé du levier des taux.
En fait, il faudra attendre les minutes de la réunion d’hier ou encore l’audition de Ben Bernanke devant le Congrès à la mi-février pour connaître la teneur des débats et avoir une idée plus précise des perspectives envisagées par la Fed, notamment en ce qui concerne les voies non conventionnelles vers lesquelles elle semble se diriger pour sortir les Etats-Unis de la crise.