Les marchés financiers ont ouvert globalement dans l’optimisme ce matin, portés principalement par les chiffres chinois et aussi les récentes mesures prises par l’Eurogoupe. Pour autant, cette semaine, les cambistes vont avoir tendance à regarder de près les indicateurs macro économiques alors que plusieurs évènements majeurs vont avoir lieu, dont plusieurs réunions de banques centrales et, en fin de semaine les non-farm payrolls.
Etats-Unis
Aux Etats-Unis, c’est évidemment l’emploi qui continue d’inquiétuder les marchés financiers. Récemment, les données ont été meilleures que prévu sur ce point du fait d’un optimisme des entreprises américaines concernant les perspectives de croissance. Conséquence de cela, la reprise au niveau de l’embauche a boosté l’indice de confiance des consommateurs. Cependant cette amélioration du marché de l’emploi s’accompagne d’une augmentation du coût de l’essence de 65 cents, portant à 3.93 $ le galion depuis le 29 mars, ce pourrait poser un risque à la croissance selon le président de la Fed, Ben Bernanke.
Surtout, comme l’a rappelé à maintes reprises Ben Bernanke, « les conditions restent loin d’être normales ». En effet, le niveau de chômage de long terme est toujours aussi élevé et les heures travaillées restent bien en dessous des sommets atteint avant la crise. Aussi, cette semaine, le rapport mensuel sur l’emploi et le chômage sera scruté de près. Mais, avant cela, les investisseurs feront attention cet après-midi à l’indice ISM manufacturier qui est prévu à 53.4, en hausse. Un bon chiffre aurait évidemment pour conséquence d’accroître la prise de risque, du moins aujourd’hui, mais l’EURUSD devrait en profiter de manière limitée car la monnaie des 17 fait face à une forte résistance, difficilement franchissable dans les conditions actuelles.
Zone euro
En effet, les conditions actuelles dans la zone euro ne sont pas encore totalement satisfaisantes en dépit des mesures récemment annoncées à Copenhague. Rappelons que le 28 mars dernier, Moritz Kraemer, responsable chez Standard and Poor, a déclaré que « la Grèce devra probablement restructurer sa dette de nouveau ». Le renforcement du pare-feu anti crise de la zone euro va donc certainement être mis à rude épreuve dans les mois et années à venir. A en croire The Economist, la France pourrait être d’ailleurs au centre de cette nouvelle crise.
Japon
Au Japon, ce n’est pas tant l’appétit/aversion au risque qui fait la loi sur le Forex. Ce sont plutôt les mesures prises par la BoJ qui continuent d’influencer le marché poussant à une baisse du yen face à ses principales contreparties. Ce matin, l’indice Tankan a été publié, inchangé à -4. Cet indicateur trimestriel mesure la différence entre le pourcentage de sociétés qui jugent la situation favorable et celles qui l’estiment défavorable. Un nombre négatif signifie que les pessimiste dépassent les optimistes. Les économistes s’attendaient à une progression à -1 point en moyenne de cet indice, qui a baissé en décembre à cause d’inquiétudes pour la crise européenne et la croissance mondiale et en raison de la flambée de la devise nippone.
Les industries restent en effet anxieuses vis-à-vis de la cherté du yen, une valeur refuge par temps économique incertain qui a atteint des sommets l’an passé lorsque les marchés étaient paralysés par la crise financière européenne. Cette vigueur est considérée par les firmes nippones comme l’un des principaux obstacles entravant un rebond de leur activité.
Pour l’année budgétaire du 1er avril 2012 au 31 mars 2013, elles s’attendent à ce que le dollar atteigne en moyenne 78.14 yens, une prévision de vigueur du yen sans précédent. Tous les yeux sont donc tournés vers la BoJ afin qu’elle continue sa politique d’affaiblissement du yen qui constitue, pour le moment, la donnée principale à prendre en considération lorsqu’on se positionne sur les paires en yen.