La fed vient de remonter ses taux
Les fonctionnaires de la BoJ espéraient que la fed ajuste ses taux d’intérêt, ce qu’elle fît la semaine dernière. Cette augmentation a permis de compenser l’écart grandissant entre les rendements des obligations américaines et japonaises depuis septembre de cette année. La perspective d’une hausse plus soutenue des taux de la fed pour 2017 pourrait freiner la demande de titres du Trésor et renforcer les rendements des obligations américaines par rapport aux obligations japonaises, ce qui rend ces dernières moins attrayantes pour les investisseurs. En conséquence, les entreprises et les consommateurs pourraient choisir de mettre leur argent dans des actifs plus risqués mais qui offrent de meilleurs rendements ou, tout simplement, dans des produits de consommation. Quoi qu’il en soit, cela pourrait contribuer à maintenir l’inflation et à soutenir la croissance.
Le yen est au niveau souhaité par la BoJ
Outre l’augmentation de la liquidité, un assouplissement de la politique monétaire japonaise déclencherait la dépréciation de la monnaie locale, ce que la BoJ accueillerait à bras ouverts. Un yen plus faible signifierait que les entreprises et les importateurs auraient besoin de payer plus pour obtenir des matières premières et autres fournitures. Dans le même temps, une monnaie locale dépréciée rend les exportations du pays beaucoup moins chères à l’étranger. Elles sont de ce fait, plus abordables pour les partenaires commerciaux ce qui impacte positivement les activités d’exportation.
Ce n’est un secret pour personne, l’économie japonaise a lutté contre la déflation et le déclin des exportations depuis longtemps mais ses efforts n’ont pas produit des résultats très probants. Par le passé, la banque centrale s’est fortement appuyée sur ses efforts d’intervention monétaire pour relancer l’inflation et l’activité commerciale mais il semble qu’elle ait retiré cela de son programme pour le moment. Le yen est en effet, à un niveau satisfaisant pour la BoJ.
Du mieux en matière d’emploi et d’inflation
Les décideurs japonais pourraient s’abstenir de changer quoique ce soit cette fois, puisque l’économie du pays a montré quelques améliorations notamment en matière d’emploi et d’inflation. Les embauches ont, en effet, augmenté et le taux de chômage a baissé. L’Indice des Prix à la Consommation s’est, quant à lui, accéléré. Après une hausse de 0,2% en septembre, c’est un rebond de 0,6% qui a été enregistré en octobre. Il s’agit des chiffres les plus importants depuis la mise en place de la taxe sur les ventes en avril 2014.
La BoJ attendra probablement de voir ce qu’il se passe et laissera évoluer les autres facteurs économiques comme les rendements des obligations américaines et la dépréciation du yen avant de se lancer à nouveau dans de grands changements de politique monétaire.