L’évènement de l’année 2012 pour les marchés financiers fut, incontestablement, la crise souveraine de la zone euro qui s’est traduite par une hausse parfois insoutenable des coûts d’emprunt de plusieurs pays périphériques, dont l’Espagne.
L’Italie a aussi subi des tensions mais éphémères, liées principalement à la gestion politique et financière de l’ère Berlusconi. Une fois la démission du Cavaliere actée, les gouvernements Monti et Letta ont permis de restaurer la confiance des investisseurs étrangers. Coup de tonnerre en cette rentrée: les coûts d’emprunt de l’Italie ont récemment grimpé à un niveau supérieur à l’Espagne, pays qui affiche pourtant un taux de chômage bien plus élevé que celui de l’Italie et fait face à un système bancaire extrêmement fragile.
Ce sursaut sur les taux italiens est en effet la conséquence des nouvelles turbulences politiques à Rome. Suite à sa condamnation, Silvio Berlusconi pourrait être exclu du Sénat. Le problème, c’est que ses partisans menacent, en cas d’exclusion, de faire tomber le gouvernement Letta, ce qui entraînerait inévitablement de nouvelles élections et un énième psychodrame italien prompt à inquiéter les marchés. Face à ce scénario catastrophe, les investisseurs étrangers ont décidé d’envoyer un signal négatif aux élus italiens. Pas sûr qu’il soit entendu dans les couloirs de l’Assemblée à Rome où se joue la carrière d’un phénix de la politique italienne.
Pour les traders, il faudra surveiller avec attention l’émission obligataire de cette matinée pour l’Italie, concernant des taux à 3 et 12 mois, qui pourrait conduire à une forte hausse du coût d’emprunt, avec une incidence défavorable sur le taux de change de l’euro à très court terme.