L’annonce des banques centrales à Francfort et à Londres hier n’aura pas modifié fondamentalement le cours des devises sur le marché des changes. En effet, les conclusions des réunions de la BCE et de la Banque d’Angleterre étaient largement attendues par les traders.
Ainsi, l’euro poursuit en ce vendredi son ascension face aux autres devises internationales. Il a établi un nouveau record face au dollar à 1,5911 et face à la livre sterling à 0,8020.
Cette situation, qui s’inscrit dans la droite ligne de la crise des subprimes, s’explique essentiellement par les différences de politique monétaire suivie de part et d’autre de l’Atlantique et de la Manche.
La Banque d’Angleterre, à l’instar de son homologue américaine, applique une politique de réduction des taux d’intérêt. Ainsi, en l’espace de trois mois, les taux sont passés de 5,75% à 5% au Royaume-Uni et de 5,25% à 2,25% aux Etats-Unis. Cependant, ces mesures ne semblent pas inverser la tendance et apparaissent comme un levier insuffisant face à la crise.
A rebours de la Fed et de la Banque d’Angleterre, la BCE, dont la mission principale est d’assurer la stabilité des prix, maintient depuis des mois le statu quo en s’appuyant sur les chiffres qui montrent que la zone euro semble résister plutôt bien à la crise.
Ainsi, les investisseurs voient dans l’euro une valeur refuge pour leurs investissements. De même, les banques centrales ont elles-mêmes accentuées la diversification de leurs réserves monétaires en achetant notamment de l’euro.
Dans un tel contexte, il est à craindre que le record des 1,5911 soit battu prochainement et qu’un test à 1,60 soit à envisager.