La surproduction reste un problème
Mohammed Bin Al-Salah, ministre de l’énergie du Qatar et actuellement président de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, a commencé son discours en donnant un rapide point de vue du marché de l’or noir.
Concernant la demande, il a déclaré qu’elle restait solide et qu’elle devrait augmenter d’1,2 millions de barils par jour cette année, conformément aux estimations de juin. Mieux encore, il a déclaré qu’elle progresserait de la même manière en 2017.
Concernant l’offre, le président de l’OPEP a admis qu’il y avait un problème. En juin, l’organisation prévoyait une baisse de la production de 740 000 barils par jour pour 2016. Cependant, le recul n’a pas atteint ce niveau et elle a annoncé qu’elle révisait, désormais, cette prévision à 600 000. Histoire d’aggraver encore les choses, concernant la production des pays non membres de l’OPEP qui devait être de 100 000 barils par jour et bien, elle sera finalement de 200 000. L’offre reste donc résolument excédentaire.
L’OPEP prévoit de réduire la production
Hier, l’agence Reuters a lancé une rumeur disant que les membres de l’OPEP étaient parvenu à un accord visant à réduire la production de pétrole. Quelques heures plus tard, la rumeur devenait réalité. Lors d’une déclaration de presse officielle, l’organisation a reconnu qu’il y avait effectivement un problème sur le marché du pétrole et que son origine venait de l’offre. L’OPEP a donc décidé de mettre des objectifs de production entre 32,5 et 33 millions de barils par jour afin d’accélérer les problèmes de surproduction et retrouver l’équilibre d’avant. Cette décision est importante car il s’agit de la première depuis 2008.
Une coupe de la production pas encore mise en œuvre
Le projet de réduction de la production de l’OPEP n’est pas encore mis en œuvre. Nous sommes, en effet, actuellement en phase de planification. Dans un premier temps, l’OPEP veut créer un comité de haut niveau composé de représentants des pays membres et du secrétariat de l’OPEP pour étudier et recommander la mise en œuvre du programme de réduction de la production.
En bref, les membres de l’OPEP devront d’abord trouver un accord entre eux concernant la réduction de la production de pétrole. Une proposition finale sera présentée lors de la réunion du 30 novembre. D’ici là, rien ne viendra contrôler la production actuelle…
Certains membres de l’OPEP pourraient être exemptés
L’Iran a été catégorique et refusera toute proposition tant que les niveaux de production n’atteignent pas 4 millions de barils par jour. Le Nigeria pourrait également être exempté car il a perdu entre 500 000 et 700 000 barils par jour en moyenne sur les douze derniers mois. La Lybie devrait également rester sur la touche car elle est encore en train de ressusciter son industrie pétrolière après ses années de conflit.
Si explicitement, aucune concession n’a été faite en faveur de certains membres, ces trois pays pourraient, au regard de leur passif, être exemptés de mesure d’abaissement de production.
Les pays non membres de l’OPEP invités à coopérer
Mis à part son intention de réduire la production, l’OPEP prévoit également de développer un cadre de consultation de haut rang entre pays membres et non membres de l’organisation (identification des risques, mesures visant au rééquilibrage durable du marché, etc.). L’OPEP souhaite également que les pays non membres de l’OPEP coopèrent au plan visant à réduire la production. La Russie serait probablement en haut de la liste car ses niveaux de production ont atteint des sommets plus vus depuis l’ère soviétique.
La réaction du pétrole et du dollar australien était-elle reflexe ou s’inscrit t-elle dans le début d’une nouvelle ère pour la matière première ? La réponse dans les semaines à venir !