Tandis que les investisseurs du marché des changes reprennent confiance, les devises liées aux matières premières continuent leur ascension face aux autres monnaies. Nombreuses furent les devises qui ont, cette semaine, atteint de nouveaux records du fait du retour de la confiance sur les marchés. Evidemment, les valeurs refuge, c’est à dire le dollar, le franc suisse et le yen, furent pénalisés par un tel climat. Toutefois, le dollar a plutôt bien résisté cette semaine encore, notamment grâce à la publication des chiffres de l’emploi, indicateur clé de la semaine.
Le dollar canadien – A l’instar du dollar australien, le dollar canadien a poursuivi son renforcement cette semaine sur le marché des changes, poussé par le rebond du cours des matières premières et l’amélioration des perspectives mondiales. Ainsi, le dollar canadien a atteint un plus haut de dix mois face au dollar américain en début de semaine. Les spécialistes du marché des changes s’attendent à ce que la monnaie canadienne soit l’une des grandes gagnantes du retour de la confiance parmi les investisseurs.
Le dollar néo-zélandais – Le dollar néo-zélandais a suivi la tendance esquissée par les dollar canadien et australien en franchissant un plus haut depuis près de dix mois face au billet vert.
La livre sterling – La devise britannique a profité en début de semaine des bons résultats de ses banques, notamment de la banque Barclays et de Standard Chartered, poussant ainsi la livre sterling au dessus du seuil de 1,70 dollar, pour la première fois depuis octobre 2008. Cependant, la devise britannique n’a pas tardé à reculer sur le marché des changes suite à la décision de la Banque d’Angleterre d’augmenter le programme d’achats d’actifs de 50 milliards de livres. Le programme est donc porté à 175 milliards de livres, le Royaume-Uni espérant ainsi sortir de la récession au second semestre. Toutefois, une telle décision fut accueillie avec scepticisme par les investisseurs du marché des changes qui y voient une preuve des difficultés économiques du pays. Cependant, à y regarder de plus près, le programme mis en place par la Banque d’Angleterre a permis d’aider la livre sterling face aux autres monnaies puisque, depuis son lancement, la devise britannique s’est appréciée de 19% face au billet vert et de 4% face à l’euro. La livre sterling a aussi profité depuis le mois d’avril de bons indicateurs qui ont fait oublier aux investisseurs que la devise britannique a frôlé il y a quelques mois la parité avec la monnaie unique européenne.
Le dollar américain – En dépit de la reprise de confiance des marchés, le dollar américain affiche une bonne résistance face aux autres monnaies. L’indicateur clé de la semaine fut les chiffres de l’emploi américain qui n’ont clairement pas déçu. En effet, après quelques hésitations, le dollar a opté pour une hausse solide face à l’euro, atteignant un plus haut de sept jours. Certains analystes considèrent que les investisseurs se sont lassés de la faiblesse du dollar, d’où cette hausse soudaine après les chiffres rassurants de l’emploi américain.
L’euro – La monnaie unique européenne a tenté de se frayer un chemin sur le marché des changes cette semaine sans pour autant nouer avec une tendance de fond. En effet, en dépit des bons indicateurs venus d’outre atlantique et de la zone euro qui ont tendance à favoriser la devise européenne, l’euro a hésité entre hausse et baisse tout au long de la semaine. La Banque Centrale Européenne a décidé, comme prévu, d’opter pour le statu quo monétaire en laissant son principal taux directeur inchangé à 1%. Jean Claude Trichet, lors de sa traditionnelle conférence de presse, a tenté de rassurer les investisseurs en soulignant un ralentissement de la contraction de l’économie et en pronostiquant une reprise l’année prochaine. Cependant, l’euro fut plombé par les chiffres américains en fin de semaine.
Le shekel – La dégringolade du shekel s’est poursuivie toute la semaine face au dollar et à l’euro suite à l’intervention de la banque centrale israélienne sur le marché des changes le week-end dernier. D’après certains analystes, la banque centrale, dirigée par Stanley Fisher, aurait acheté entre 1,5 et 1,7 milliard de dollars. L’objectif des autorités est d’affaiblir le shekel afin d’aider les entreprises exportatrices qui contribuent beaucoup à la croissance économique israélienne. Devant la Commission des Finances de la Knesset, le gouverneur de la banque centrale a reconnu que l’institution ne peut pas mener sur le long terme une telle politique, tout en défendant vigoureusement le principe de mesures ponctuelles destinées à corriger les incohérences du marché.